Abstract
Le thème de l’identité s’invite aux débats de la conscience collective. L’importance que lui accordent les théories sociale, éthique ou politique contemporaines est le signe d’une situation inédite, dont il revient au théologien de prendre la mesure. Qu’est-ce que l’intelligence de la foi peut, en ce lieu si contemporain, recevoir et donner? Le présent essai se propose, dans une première étape, de présenter à grands traits les analyses convergentes sur l’entrée dans l’ère de l’identité, qui coïncide avec l’ère de l’individu émietté et des sociétés fragmentées, soumises à un processus d’accélération inédit. Dans une deuxième étape, on s’interrogera sur le mode paradoxal selon lequel l’Évangile envisage d’accomplir la promesse d’être soi: une identité en suspens, à conjuguer au régime présent d’existence. Entre construction et subversion d’identité, le christianisme a développé une tradition de pensée qu’il revient à la théologie d’acclimater à l’ère de l’identité. Habiter le site de l’identité suppose l’invention d’un chemin concret où soit vécue la grâce d’être soi