Abstract

Qui n'a souvenir de la grande palabre sur la philosophie africaine? Paulin Houtondji, Marcien Towa, Eboussi Boulaga, Niamkey Koffi et bien d'autres y ont valablement laissé du leur au point de s'imposer aujourd'hui comme des références incontournables de la philosophie d'Afrique. On est parfois tenté de songer à la fin de l'activité philosophique chez les Africains avec ceux-là. C'est justement à cette éventuelle fin que refusent de souscrire aussi bien le philosophe congolais Claver Boundja que l'équipe de jeunes philosophes ayant tous pour ambition "de réouvrir à nouveaux frais le débat sur le développement en Afrique". L'à-propos quant à l'absence métathéorique que la théorie du développement de Boundja vient combler dans la philosophie contemporaine fait l'unanimité parmi les contributeurs. En outre, la théorie philosophique du développement de Boundja se démarque de la conception marxiste de celle-ci, dans la mesure où Boundja ancre la pensée philosophique fondamentale de type métaphysique dans la question du développement humain. Elle s'émancipe du volet socio-économique avec ses pesanteurs sociohistoriques pour interroger le bien-être non calculé de l'humain. Dans une herméneutique circonstanciée, les auteurs examinent le développement non pas en confinant celui-ci aux vues de Boundja, mais en l'ouvrant aux interrogations sur l'humain et ses conditions ou ses possibilités de réalisation de vie épanouie. C'est pourquoi Boundja est tantôt questionné, tantôt exploré comme atelier pour l'émancipation féministe, tantôt encore mis en dialogue avec Ebenezer Njoh-Mouellé, V.Y. Mudimbe non sans évoquer en filigrane, Amartya Sen, Martha Nussbaum, etc."--Page 4 of cover.