Abstract
La définition de l’anaphore est loin d’être consensuelle. Alors que certains la décrivent comme la reprise d’un segment textuel, d’autres considèrent qu’elle consiste en la construction d’une représentation mentale à partir d’éléments discursifs. Le phénomène, quoi qu’il en soit, est normalement signalé par certains marqueurs spécifiques, ceux-ci contribuant à la construction des références anaphoriques. Dans cet article, nous examinons divers phénomènes liés à la réalisation phonologique ou phonétique des marqueurs concernés, aux niveaux segmental et suprasegmental. Cet examen nous conduit à mettre en évidence le rapport étroit qui existe entre deixis et anaphore. Nous montrons que des éléments de nature phonologique se combinent à l’emploi de marqueurs grammaticaux dans la construction des références anaphoriques. Nous soulignons que certaines dichotomies observées sur le plan prosodique permettent de marquer la continuité ou la discontinuité discursive et suggérons que des nuances d’ordre phonétique contribuent à signaler divers degrés d’accessibilité mentale du référent des formes impliquées.