Abstract
Le trait marquant de la position dite internaliste au sein du débat concernant la normativité pratique est le lien que ses adeptes établissent entre normativité et motivation. Dans cet article, je mets en avant l’originalité du geste philosophique de Harry Frankfurt. L’amour, érigé en source de la normativité, permet de distinguer la position du philosophe de celle de Bernard Williams, qui renvoie la motivation aux incitations du désir, et de celle de Christine Korsgaard, qui associe normativité et moralité. Je montrerai également que le concept d’amour contribue à répondre à l’objection récurrente soulevée contre la conception frankfurtienne de l’autonomie personnelle selon laquelle celle-ci serait anhistorique.