Clio 46:19-42 (
2017)
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Abstract
La « danse grecque antique » évoque en général des images de chœurs imposants et de festivités dionysiaques, ou encore d’Isadora Duncan dansant au milieu des ruines de l’Acropole. Dans cet article, j’étudie une figure peu connue de la danseuse de l’Antiquité : l’orchestris, ou danseuse de banquet. De ces femmes, marginalisées par leur genre et leur classe, il ne demeure que des traces éparses dans la littérature et les vestiges matériels. En réunissant ces traces, cet article met en lumière la place de la danseuse de banquet dans l’imaginaire culturel grec. Il montre ensuite que l’exploration fictionnelle de la subjectivité des femmes dans le dialogue III des Dialogues des courtisanes de Lucien doit nous inciter à réfléchir à la façon dont le mouvement et l’incarnation ont pu constituer – à toutes les époques – des sources essentielles, bien qu’à jamais hors de notre portée, de la capacité d’agir des orchestrides.