Abstract
Les coordinations ont fait leur apparition au lendemain de Mai 1968 dans les lycées puis dans les universités. Elles sont devenues un élément constant du répertoire d'action collective des mouvements de jeunesse. Au milieu des années 1980, des coordinations naissent dans des secteurs salariés (cheminots, infirmières, postiers) sans pour autant s'établir durablement comme forme d'action collective. L'apparition de ces coordinations de salariés est à la fois liée aux circonstances et au caractère d'exemplarité qu'a eu la coordination étudiante contre le projet de loi Devaquet ; à la présence dans ces secteurs salariés de militants et militantes ayant connu les mobilisations lycéennes et étudiantes des années 70 et remettant en cause les pratiques syndicales traditionnelles, enfin à l'augmentation des compétences des salariés en terme de qualifications et de diplômes. La convergence de ces éléments dans le secteur public explique que les coordinations s'y soient développées. Dans ce cadre, la coordination infirmière n'est ni la figure de mobilisation ni le produit de spécificités propres au genre féminin