Le Soleil noir (
1976)
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Abstract
"Je le sais parce qu'il me l'a dit." Cette phrase qui revient à plusieurs reprises dans le livre de Gérard Legrand, souligne son intention de porter témoignage. Depuis 1948, l'auteur a participé aux activités du mouvement surréaliste, côtoyé quotidiennement Breton et établi avec lui ces relations vibrantes que fondent les " affinités électives". On a déjà beaucoup écrit sur Breton. Ce nouvel essai apporte sur l'homme, sur ses humeurs et sur sa pensée un éclairage inédit; il le rapproche de nous sans que sa nature en soit amoindrie. On le voit, dès après la dernière guerre, faire face à la dictature des thuriféraires du Parti, et de l'existentialisme sartrien, et réaffirmer, à contre courant, le devoir de n'asservir l'esprit à aucune idéologie, à aucun système, à aucun parti. Dans ce débat, la force de Breton tient au délié-d'une pensée pleinement dialectique au sens hégélien du terme. Il n'y a pas à choisir entre ces contraires apparents que représentent, par exemple, les pensées de Marx, de Rimbaud, de Freud ; pas davantage à tenter de les concilier dans un syncrétisme débonnaire ; mais plutôt d'en activer à outrance les énergies latentes en tes orientant sur un projet de libération globale de l'homme. C'est bien à tort qu'on distinguerait un Breton théoricien d'un Breton poète. En poésie le recours à l'automatisme revient, pareillement, à affirmer un principe unificateur, â anticiper ce " point de l'esprit " duquel les contraires s'abolissent. La part que fait Gérard Legrand à la poésie, telle que Breton la " pratiquait " surprendra certains par son étendue. A tort. Elle permet de mesurer le pouvoir d'incantation dont disposait Breton, lorsqu'il muait l'opacité du quotidien en cette transparence où ne se déchiffrent plus que les arêtes vives et les éclats du Merveilleux. --Quatrième de couverture.