Abstract
L’interprétation dite “computationelle” de la pensée logico-linguistique de Hobbes est aujourd’hui courante. Ele attribue à Hobbes l’idée que penser ou raisonner, c’est essentiellement manipuler des symboles apartenant à une langue publique, c’est calculer sur des noms comme on calcule normalement sur des chiffres ou des lignes . Ce que nous aurions immédiatement dans l’esprit, ce sont des mots, les noms des choses, et non des représentations mentales de ces choses qui leur seraient associées par convention. Cette interprétation soulève bien des problèmes qui ont été discutés dès le XVIIe siècle. Je voudrais montrer qu’il y a, sous la manipulation ou calcul des noms, une ratiocinatio interna sine verbis, un calcul sur des phantasmata qui mérite déjà certainement le titre de pensée