Dialogue 42 (2):385-388 (
2003)
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Abstract
Nicolas de Cues, cardinal, théologien et mathématicien, dernier philosophe médiéval et première grande figure de l’humanisme naissant, est de plus en plus largement connu, que ce soit à travers ses textes, des ouvrages de vulgarisation ou des romans. Dans une littérature francophone qui accorde une importance grandissante à la traduction de ses différents traités, la littérature critique reste encore trop pauvre et parcellaire depuis les travaux déjà anciens de M.de Gandillac, et l’on ne peut que saluer avec intérêt le travail d’interprétation de Jean-Michel Counet, chargé de cours en Philosophie et théologie médiévales à l’Université de Louvain-la-Neuve, qui tente, après Ernst Cassirer, de renouveler l’approche de l’œuvre. Son propos consiste plus précisément à redonner son importance au principe de coïncidence des opposés, négligé par le commentateur allemand au profit du seul principe de la docte ignorance et ce, dans l’étroite perspective d’une valorisation de la subjectivité de la connaissance. Loin d’être un simple principe épistémologique, la coïncidence des opposés, unité et identité des contraires et contradictoires dans la simplicité divine, apparaîtrait comme un véritable principe métaphysique chargé de donner réponse aux grandes questions de la philosophie médiévale.