Abstract
L’entreprise sérielle vise une maîtrise radicale des fondements de l’écriture musicale et, d’une façon encore plus générale, une rationalisation intégrale des schèmes auxquelles elle est supposée se conformer. Cette tentative mobilise des techniques et des concepts empruntés aux mathématiques de son temps, dont cet article relève les traces précises. L’idée fondamentalede la doctrine sérielle est alors que toute action transformatrice, toute synthèse constructive, s’appuient sur une forme d’ordonnance et de répétition susceptible d’être formalisée pour elle-même ; se trouve ainsi postulée une généralité de la structure formalisée qui, si elle impose de réviser les relations entre concept et phénomène musical, ne peut entièrement résorber les contraintes spécifiques des configurations musicales, qui limitent l’ambition du calcul.