Clio 4 (
1996)
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Abstract
« Le temps des jeunes filles » grecques est d'abord défini par son terme : le mariage auquel elles sont destinées et dans le cadre duquel, devenues épouses, elles rempliront, pour leur famille et pour la cité, leur fonction de mères. Du temps du jeu à celui du mariage il n'y a qu'un pas ; sitôt pubère, la fillette, désormais parthenos, c'est-à-dire « jeune fille », ou « vierge en attente du mariage » est offerte aux regards, dans le cadre des fêtes religieuses publiques, surtout si elle est de famille « bien née ». Les jeunes filles, en tant que groupe d'âge, sont en effet partie intégrante de la communauté civique, à l'égal des garçons, avec qui elles participent aux choeurs et aux processions. A la fois précieuses, pour l'avenir qu'elles ont pour fonction d'assurer, et vulnérables, elles sont à ces deux titres investies par l'imaginaire de la cité qui construit autour d'elles des histoires qui en font des victimes souvent glorieuses, en fort contraste avec le destin d'épouses et de mères « au foyer » qui les attend dans la cité réelle.