Abstract
Cet article tente de démontrer la cohérence des contes de Diderot envisagés sous le point de vue d’un programme étho-poétique englobant, au centre duquel se trouve la notion de caractère. Le caractère chez Diderot semble donner un fondement quasi physique, en tout cas naturaliste à la morale, mais il est lui-même miné par des tensions (entre forme et force, être et paraître, fiction et morale etc.) que met en relief l’article. Après une première réflexion sur la critique du jugement moral effectuée par les contes, qui permet de relever les ‘vertus’ du caractere du point de vue de la pensée morale, s’approfondit l’analyse des enjeux littéraires des contes. Il s’avère que plutôt qu’un fondement stable de la morale, le caractère (littéraire), grâce à ses ambivalences mêmes, constitue le médium privilégié de la stratégie esthétique de Diderot en tant qu’elle vise essentiellement à une compromission éthique du lecteur.