Abstract
Les archives, bien que fondamentales dans la pratique des historiens, tiennent une faible place dans leur réflexion épistémologique, alors que la notion, employée le plus souvent au singulier, a été davantage analysée par certains philosophes, dont en dernier lieu Paul Ricoeur. Il s'agira donc de comprendre l'usage que ce dernier fait du concept d'archive dans son dernier ouvrage, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, puis de montrer sa filiation avec les travaux de Michel Foucault et de Michel de Certeau. Enfin, on voudrait montrer en quoi cette« archive», liée intimement à la notion de témoignage, peut conduire à des difficultés du point de vue de l'épistémologie historique, et qu'il semble possible de lui opposer un autre usage de la notion, soucieux d'en souligner l'historicité et la matérialité face à une interprétation plus textuelle et herméneutique.