Cet article aborde la question du temps dans l’institution judiciaire en prenant pour objet le contentieux familial. En considérant la dimension temporelle du règlement des conflits qui émergent lors des ruptures d’union, il met en évidence le changement radical de la vision du temps qui a touché le monde de la justice civile dans les dernières décennies. Le mouvement d’accélération qui touche l’ensemble de l’institution judiciaire se trouve redoublé dans ce champ par l’urgence qu’impose la réaction face à un contentieux (...) de masse : il s’agit de répondre sans délais aux conflits familiaux, selon des modalités adaptées aux besoins des intéressés. L’étude s’appuie sur une enquête réalisée dans cinq juridictions, en France et en Belgique. Dans ces deux pays, les dernières réformes intervenues ont eu pour projet de hâter les procédures de divorce. Dans la pratique, différentes modalités de l’accélération du traitement judiciaire sont observées. En France, le juge aux affaires familiales est un acteur central qui traite l’ensemble des ruptures de couple soumises à la justice. Les JAF font tout pour accélérer les décisions, en s’appuyant autant que faire se peut sur l’accord des parties et en cherchant à contrôler les avocats. En Belgique, l’accélération est particulièrement apparente s’agissant du procès en divorce, mais les décisions sur les effets accessoires de la séparation sont renvoyées à différentes instances ayant leur propre temporalité. Par-delà ces différences, la comparaison suggère que l’accélération du traitement du contentieux de la famille résulte de la coprésence des deux tendances majeures observées, la managérialisation de la justice et le renvoi des décisions relatives à la famille vers les intéressés eux-mêmes. L’accélération du traitement judiciaire du divorce n’est cependant pas sans conséquence : en particulier, elle rend plus apparente la disjonction du temps du procès et de celui que vivent les conjoints en rupture. (shrink)

This article deals with the aesthetics of the art documentary of the 1940s and 1950s, which can be considered as the Golden Age of the genre. Prior to the breakthrough of television in Europe, which would usurp and standardize the art documentary, cinematic reproductions of artworks resulted in experimental shorts that were highly self-reflexive. These films became visual laboratories to investigate the tensions between movement and stasis, the two- and three-dimensional, and the real and the artificial—a film on art was (...) self-consciously presented as an art film. Focusing on La Leggenda di Sant’Orsola by Luciano Emmer and Le Monde de Paul Delvaux by Henri Storck, this article also investigates how the animation of the static image by the film medium relates to Surrealist practices. (shrink)

The paper is an example of interdisciplinary research. It combines aspects of mythology, philosophy, psychoanalysis, aesthetics and feminism to support the analysis of images of water associated with woman and seduction, mainly in visual art. The author’s question is as follows: What are the basic characteristics of woman, water and seduction that have enabled them, throughout the world’s history, to fuse into a complex that can be found in myths, fairy tales, philosophical treatises, psychoanalysis and especially in works of art? (...) Is it a kind of Jungian archetypal image? To answer this question the author searches for a philosophical explanation of seduction in Jean Baudrillard’s On Seduction, and for an explanation of women’s identity in the works of Helene Cixous and Julie Kristeva. Further, an explanation of the development of the image of the mermaid is offered. The main emphasis is put on the interpretation of several works of art: What a Water Gave Me by Frida Kahlo, The Seduction and The Collective Invention by Rene Magritte, Queen of the Fish by Mimi Parent, and Bathing Nymphs by Paul Delvaux. (shrink)