Le but de cet article est d’essayer de tester un certain nombre d’hypothèses sur la nature de l’engagement théorique, la forme du travail intellectuel et les ressources spécifiques de la philosophique sociale en évoquant certaines figures majeures des traditions allemande et française au xx e siècle. Cette très brève esquisse sera donc aussi l’occasion d’une interrogation croisée sur les champs allemands et français et sur les avantages comparés de leur trajectoire respective du point de vue de la philosophie sociale. Ce (...) dernier objectif est porté par la conviction que le rapport réflexif avec la conjoncture historique et intellectuelle est un des traits typiques de la philosophie sociale – à la fois pour le philosophe lui-même, mais aussi pour celui qui commente ce type de production théorique. (shrink)

Pour comprendre l'importance de l'oeuvre de Rousseau, il est nécessaire de retracer la trajectoire de cette figure singulière et controversée, au coeur du XVIIIe siècle. Le lecteur est ici invité à voir comment Rousseau inaugure la forme la plus conséquente d'autocritique des Lumières, au point de se placer à l'épicentre de la modernité. Les Lumières en effet s'incarnaient à Paris dans les salons par un certain rapport à la culture et à la sociabilité mondaine, qui était devenu un modèle dans (...) toute l'Europe. Réagissant à ce monde brillant de la conversation et des privilèges, Rousseau a explicité les formes de justification sur lesquelles il reposait, en a produit une critique radicale et en a proposé une alternative intellectuelle globale dans son anthropologie, sa politique, sa théorie de l'éducation, son roman et ses écrits autobiographiques. (shrink)

Depuis les années 1960, Gilbert Durand a fondé et développé une méthodologie et une épistémologie novatrices de l'étude des imaginaires individuels et culturels qui ont inspiré une Ecole de Grenoble, qui n'a cessé d'essaimer à travers un grand nombre de centres de recherches en France et dans le monde. Sa pensée, connue à travers la mythocritique et la mythanalyse, enrichie par une vaste culture historique et pluriculturelle, a été appliquée dans les domaines les plus divers des sciences humaines et (...) sociales. Loin d'être un système clos, son oeuvre a inspiré une épistémologie ouverte qui a permis, sur la base des acquis fondamentaux, de se préciser, de s'adapter à des champs nouveaux, de recevoir les apports d'autres écoles, courants ou traditions culturelles. Les contributions ici rassemblées permettront de mieux situer l'émergence de la problématique de l'imaginaire dans différentes disciplines ou champs d'études, de présenter les innovations théoriques apportées par l'anthropologie de l'imaginaire de G Durand, d'illustrer les innovations qu'elles auront permises, d'amorcer des éléments de prospective pour les chantiers actuellement en cours d'exploration. (shrink)

Cet article vise à comprendre la théorie stoïcienne de la deixis afin d’expliquer l’importance accordée par les stoïciens aux pronoms démonstratifs et aux énoncés qu’ils composent, c’est-à-dire les propositions dites définitives. Nous montrons que ces propositions sont privilégiées pour des raisons à la fois ontologiques et épistémologiques en raison des propriétés sémantiques de leur sujet. Elles sont privilégiées d’un point de vue ontologique parce que la deixis grâce à laquelle leur sujet fait référence au réel crée une relation privilégiée à (...) la matière, la catégorie ontologique stoïcienne fondamentale. De plus, ces sujets requièrent que leur référent existe et soit présent et saisissable. Ces énoncés sont d’autre part privilégiés d’un point de vue épistémologique parce qu’ils sont fondamentaux dans l’acquisition de la connaissance. Nous suggérons enfin que tous les énoncés apparemment définis ne le sont pas en effet, et considérons quand et sous quelles conditions une référence déictique est réussie. (shrink)

Chapter Introduction Henry Sidgwick is one of the most influential and least remembered philosophers of the and 20th centuries....

Despite the fact that there is considerable evidence against the causal efficacy of proximal (short-term) conscious intentions, many studies confirm our commonsensical belief in the efficacy of more distal (longer-term) conscious intentions. In this paper, I address two questions: (i) What, if any, is the difference between the role of consciousness in effective and in non-effective conscious intentions? (ii) How do effective conscious distal intentions interact with unconscious processes in producing actions, and how do non-effective proximal intentions fit into this (...) process? I argue that answers to these questions point to a picture of distal conscious intending as a form of self-programming. The metaphor of ?self-programming? will be elucidated by using a distinction between ?structuring? and ?triggering? causes. Though the self-programming metaphor does not amount to a full theory of conscious intending, I argue that it may be a useful heuristic in developing such a theory. I also argue that the metaphor is phenomenologically plausible. (shrink)

Conflicts of interest are rampant in the American medical community. Today it is not uncommon for doctors to refer patients to clinics or labs in which they have a financial interest (40% of physicians in Florida invest in medical centers); for hospitals to offer incentives to physicians who refer patients (a practice that can lead to unnecessary hospitalization); or for drug companies to provide lucrative give-aways to entice doctors to use their "brand name" drugs (which are much more expensive than (...) generic drugs). In Medicine, Money and Morals, Marc A. Rodwin draws on his own experience as a health lawyer--and his research in health ethics, law, and policy--to reveal how financial conflicts of interest can and do negatively affect the quality of patient care. He shows that the problem has become worse over the last century and provides many actual examples of how doctors' decisions are influenced by financial considerations. We learn how two California physicians, for example, resumed referrals to Pasadena General Hospital only after the hospital started paying $70 per patient (their referrals grew from 14 in one month to 82 in the next). As Rodwin writes, incentives such as this can inhibit a doctor from taking action when a hospital fails to provide proper service, and may also lead to the unnecessary hospitalization of patients. We also learn of a Wyeth-Ayerst Labs promotion in which physicians who started patients on INDERAL (a drug for high blood pressure, angina, and migraines) received 1000 mileage points on American Airlines for each patient (studies show that promotions such as this have a direct effect on a doctor's choice of drug). Rodwin reveals why the medical community has failed to regulate conflicts of interest: peer review has little authority, state licensing boards are usually ignorant of abuses, and the AMA code of ethics has historically been recommended rather than required. He examines what can be learned from the way society has coped with the conflicts of interest of other professionals --lawyers, government officials, and businessmen--all of which are held to higher standards of accountability than doctors. And he recommends that efforts be made to prohibit and regulate certain kinds of activity (such as kickbacks and self-referrals), to monitor and regulate conduct, and to provide penalties for improper conduct. Our failure to face physicians' conflicts of interest has distorted the way medicine is practiced, compromised the loyalty of doctors to patients, and harmed society, the integrity of the medical profession, and patients. For those concerned with the quality of health care or medical ethics, Medicine, Money and Morals is a provocative look into the current health care crisis and a powerful prescription for change. (shrink)

Sam Harris (2010) argues that, given our neurology, we can experience well-being, and that seeking to maximize this state lets us distinguish the good from the bad. He takes our ability to compare degrees of well-being as his starting point, but I think that the analysis can be pushed further, since there is a (non-religious) reason why well-being is desirable, namely the finite life of an individual organism. It is because death is a constant possibility that things can be assessed (...) as “for” or “against” one (Champagne 2011a; Smith 2000). Such an account lets us objectively adjudicate moral questions, as Harris desires. However, by anchoring itself in the mortal body as a whole and not just the brain, such an account dampens the claim that neuroscience would have all the answers. Moreover, it pivots on an affirmation of one’s life that can seem mysterious by regular scientific standards. This chapter thus explains why the trade-off is worthwhile. (shrink)

We study the minimal complexity of tilings of a plane with a given tile set. We note that every tile set admits either no tiling or some tiling with.

Résumé L’équilibre des forces (le pape, l’empereur, le corps épiscopal) fut plus apparent que réel à Chalcédoine. Sa définition n’en a pas moins sa validité permanente : empêcher d’occulter la réalité humaine du Christ, tout en tenant qu’il est « un seul et le même » avec le Verbe. Deux christologies savantes, celle d’Antioche et celle d’Occident résumée par Léon, se sont ici heurtées et combinées avec la vision de la personne du Christ se constituant à Alexandrie, formulée non sans (...) imprécision par Cyrille. Refus par certains orientaux des « deux natures après l’union » pour « une seule nature incarnée du Verbe ». « Jacobites » et « melkites ». Éclaircissement de Constantinople II (553) relativement à la notion d’hypostase. Situation actuelle de la christologie chalcédonienne. (shrink)

Several philosophers have argued that ‘constraints’ constrain (and thereby explain) by virtue of being modally stronger than ordinary laws of nature. In this way, a constraint applies to all possible systems, for a variety of possibility that is broader (that is, more inclusive) than the variety we employ when we say that the ordinary laws of nature apply to all physically possible systems. Explanations by constraint are thus more broadly unifying than ordinary causal explanations. Philosophical examples of good candidates for (...) constraints have heretofore been drawn almost exclusively from fundamental physics. This paper argues for the existence of such constraints (even multiple levels of them) in at least one human science (linguistics), not just in physics. (shrink)