Ce texte est le fruit d’une collaboration entre un astrophysicien, Jean-René Roy, et un philosophe de l’éducation, Normand Baillargeon. Ils ont en commun d’avoir été marqués par la fréquentation des oeuvres de Mario Bunge, auxquelles ils attachent un grand prix, sur un plan personnel, d’abord, mais aussi, et c’est ce qu’ils veulent rappeler dans ces pages : parce qu’ils estiment que les oeuvres de Bunge contribuent de manière extrêmement forte et positive à rendre plus salubre la vie de l’esprit, (...) en enrichissant notre intellect et en luttant contre diverses formes troublantes d’obscurantisme qui y sévissent parfois, notamment dans les domaines familiers aux deux auteurs. (shrink)

At the center of the following essay is an analysis of At the Mind's Limits by Jean Améry––philosopher and survivor of Auschwitz. The essay tries to define and refine, via comparison and contrast with works by Hannah Arendt and René Descartes, the unique conception of morality that arises from Améry's text. “Victim morality,” as it will be called here, is a non-normative morality which is patient and victim-based rather than agent or actor-based. It is grounded in a heightened exposure (...) and sensitivity to reality and suffering, which results from a reduction of a human being to “a bundle of reactions.” This process cannot be voluntarily undertaken but is violently undergone. The claim is that morality not only survives the loss of humanity but is only fully exposed where humanity falters. My torturers were not interested in degrees of pain. They were interested only in demonstrating to me what it meant to live in a body, as a body, a body that can entertain notions of justice only as long as it is whole and well …. They did not come to force the story out of me of what I had said to the barbarians and what the barbarians had said to me …. They came to my cell to show me the meaning of humanity, and in the space of an hour they showed me a great deal. –J. M. Coetzee, Waiting for the Barbarians. (shrink)

Henry David Thoreau (1817-1862), philosophe et poète américain du XIXe siècle, a orienté sa pensée sur des thèmes qui interpellent vivement notre monde contemporain. Attaché à la promotion de la liberté et de la création individuelle, critique de la vie sociale et de la pensée de masse, il n'en a pas moins été défenseur de causes opprimées, en théorie comme en action. Proche de la nature, il n'a cessé d'en affirmer les bénéfices pour l'homme, si on fait l'effort de mieux (...) la connaître, de communier avec elle et de la respecter. Attentif à la richesse de la vie intérieure, il a cherché un équilibre entre sa réflexion personnelle, les échanges intellectuels avec sa communauté, l'importance de la vie pratique, en vue d'un éveil collectif et d'une éthique partagée. Autant d'éléments de méditation pour notre temps."--Page 4 of cover. (shrink)

GNèS LEJBOWICZ. — Pour comprendre votre réflexion, pouvez-vous nous parler en introduction de votre parcours au sein de l’armée ? 2 JEAN-RENé BACHELET. — Je ne suis pas un officier « de droit divin » ; mon père a été tué dans la Résistance, et j’ai été enfant de troupe à 10 ans. Je suis d’une génération qui est à cheval sur deux ères : celle d’un temps ancien qui se termine avec la fin du monde bipolaire et celle (...) de temps nouveaux, chaotiques et ouverts par une exceptionnelle conjugaison de ruptures, notamment géostratégiques. (shrink)

Le raisonnement par lequel Hume établit l'ori- gine empirique de Vidée de cause repose implicitement sur un principe de possibilité a priori et même de probabilité a priori, dont Hume n'a pas remarqué le caractère rationnel, tant il paraissait naturel. Ce principe est identique à celui sur lequel Pascal fonde le calcul des probabilités. Si l'on admet sa légitimité, il en résulte deux conséquences capita- les pour la théorie de la connaissance : 1 - La raison ne se limite pas (...) aux seuls principes logiques en oeuvre dans la déduction mais doit reconnaître que ce qui est également pensable est également probable a priori. 2 - Ce principe de probabilité fournit une preuve de l'existence d'une réalité extérieure à la conscience, que l'on cherchait en vain dans le principe de causalité. (shrink)

First published in 1923 as part of the Cambridge Plain Texts series, this volume contains Descartes' Discours de la méthode in the original French. A short editorial introduction in English is also included. This book will be of value to anyone with an interest in the works of Descartes and the development of rationalism.

This ambitious work aims to shed new light on the relations between Husserlian phenomenology and the present-day efforts toward a scientific theory of cognition—with its complex structure of disciplines, levels of explanation, and ...

It has become a truism that the ethics of artificial intelligence (AI) is necessary and must help guide technological developments. Numerous ethical guidelines have emerged from academia, industry, government and civil society in recent years. While they provide a basis for discussion on appropriate regulation of AI, it is not always clear how these ethical guidelines were developed, and by whom. Using content analysis, we surveyed a sample of the major documents (_n_ = 47) and analyzed the accessible information regarding (...) their methodology and stakeholder engagement. Surprisingly, only 38% report some form of stakeholder engagement (with 9% involving citizens) and most do not report their methodology for developing normative insights (15%). Our results show that documents with stakeholder engagement develop more comprehensive ethical guidance with greater applicability, and that the private sector is least likely to engage stakeholders. We argue that the current trend for enunciating AI ethical guidance not only poses widely discussed challenges of applicability in practice, but also of transparent development (as it rather behaves as a black box) and of active engagement of diversified, independent and trustworthy stakeholders. While most of these documents consider people and the common good as central to their telos, engagement with the general public is significantly lacking. As AI ethics moves from the initial race for enunciating general principles to more sustainable, inclusive and practical guidance, stakeholder engagement and citizen involvement will need to be embedded into the framing of ethical and societal expectations towards this technology. (shrink)

En 1893, « physicien-ingénieur » André Blondel invente l’oscillographe bifilaire permettant de visualiser les tensions et courants variables. À l’aide de ce puissant moyen d’investigation, il entreprend tout d’abord l’étude des phénomènes de l’arc électrique alors utilisé pour l’éclairage côtier et urbain puis de l’arc chantant employé comme émetteur d’ondes radioélectriques en T.S.F. En 1905, il met en évidence un nouveau type d’oscillations non-sinusoïdales au sein de l’arc chantant. Vingt ans plus tard, Balthasar Van der Pol reconnaitra qu’il s’agissait en (...) réalité d’oscillations de relaxation. Pour expliquer ce phénomène, il fait appel à une representation dans le plan de phase et montre que son évolution prend la forme de petits cycles. Pendant le premier conflit mondial la triode remplace peu à peu l’arc chantant dans les systèmes de transmission. Au sortir de la guerre, Blondel transpose à la triode la plupart de ses résultats par analogie avec l’arc chantant. En avril 1919, il publie un long mémoire dans lequel il introduit la terminologie « oscillations auto- entretenues » et propose d’illustrer ce concept à partir de l’exemple du vase de Tantale qui sera ensuite repris par Van der Pol et par Philippe Le Corbeiller. Il fournit alors une définition d’un système auto-entretenu assez proche de celles qui seront données par la suite par Aleksandr’ Andronov et Van der Pol. Pour étudier la stabilité des oscillations entretenues par la triode et par l’arc chantant il utilise cette fois une représentation dans le plan complexe et explicite l’amplitude en coordonnées polaires. Il justifie alors l’entretien des oscillations par l’existence de cycles qui présentent presque toutes les caractéristiques des cycles limites de Poincaré. Enfin, en novembre 1919, Blondel réalise, un an avant Van der Pol, la mise en équation des oscillations d’une triode. En mars 1926, Blondel établit l’équation différentielle caractérisant les oscillations de l’arc chantant, en tous points similaire à celle qu’obtient concomitamment Van der Pol pour la triode. Ainsi, tout au long de sa carrière, Blondel, a apporté une contribution fondamentale et relativement méconnue à l’élaboration de la théorie des oscillations non linéaires. L’objet de cet article est donc d’analyser ses principaux travaux dans ce domaine et de mesurer leur importance, voire leur influence en les replaçant dans la perspective du développement de cette théorie. (shrink)

Enth.: De quoi faut-il s'étonner / par René Thom. Du point de vue du tiers... / par Claire Lejeune. Géométriser la signification / par Jean-Pierre Duport.