Abstract
Résumé Il est courant d’inscrire Leibniz dans une lignée qui, passant par Nicolas de Cues et Giordano Bruno, aurait marqué le triomphe de l’infini actuel dans la pensée moderne, qu’elle soit scientifique ou métaphysique. Pourtant Leibniz n’acceptait nullement un tel infini en mathématiques et s’en est expliqué à diverses reprises de manière particulièrement claire. Dans cet article, je voudrais rappeler cette position élaborée dès le début du séjour parisien (Accessio ad Arithmeticam infinitorum, fin 1672) et montrer son effectivité dans l’élaboration du « fictionalisme » leibnizien en ce qui concerne les infiniment petits. Rappelant les différentes stratégies de comparaison entre les pensées de Leibniz et Nicolas de Cues, je voudrais indiquer la manière dont des textes récemment édités permettent aujourd’hui une meilleure appréciation de l’écart qui peut les séparer.