Abstract
Dans L’Homme faillible, Ricœur découvre, au cœur de l’homme, une faille. À cause d’elle, l’homme est fragile: il est fragile médiation de lui-même et du monde, médiation à faire et à refaire, au risque permanent de se défaire. C’est ainsi que l’homme fragile est aussi faillible. Dans Soi-même comme un autre, Ricœur revient sur cette faille qui passe au cœur de soi, entre l’idem et l’ipse, livrant accès à l’alter. Cette image, la faille, guide Ricœur dans chacun de ces deux textes: elle nous donne accès à leur continuité mais aussi à l’écart qui les sépare. D’autre part, si cette image a inspiré l’œuvre de Ricœur, elle donne aussi de la critiquer: relisant la Symbolique du mal, nous mettrons en lumière une dimension de l’homme peu explorée par Ricœur et que notre actualité nous pousse à retrouver: le corps et le geste.