Abstract
Au XVIIème siècle, c’est la découverte du principe d’inertie, un concept purement physique, qui permit de débloquer la théorisation du mouvement, en panne depuis Aristote. La plupart des philosophes et historiens des sciences caractérisent le tournant de la « science moderne » par sa mathématisation, arguant, comme Koyré, que le principe d’inertie découlerait de cette dernière, ou bien, comme Duhem, qu’il était déjà contenu dans l’impetus médiéval, ou encore, comme, Husserl et Kojève, en s’abstenant d’en parler. Et pourtant, la mathématisation de la physique était en marche depuis l’époque hellénistique. L’originalité de Galilée est d’avoir mathématisé non pas la nature, mais, via le principe d’inertie, le temps.