Cet article met en évidence la manière dont H. Cohen, F. Rosenzweig et E. Levinas inaugurent, dans un même geste spéculatif, une forme nouvelle de « philosophie de la religion », où la religion ne constitue plus seulement un objet, mais un moteur de la rationalité philosophique. Chez chacun d’eux, ce geste passe par l’opposition du paganisme et du judaïsme, qui se prolonge dans l’opposition entre une tradition philosophique enfermée dans l’immanence, et une forme de rationalité philosophique nouvelle, qui s’ouvre (...) à la transcendance.This article emphases the way H. Cohen, F. Rosenzweig et E. Levinas inaugurate, in a same speculative deed, a new form of « philosophy of religion », where religion doesn’t constitute anymore only an object, but a mainspring of the philosophical rationality. In each one of them, this deed goes through the opposition of paganism and Judaism that carries on in the opposition between a philosophical tradition locked in the immanence, and a form of new philosophical rationality, which opens to the transcendence. (shrink)

Cet article met en évidence la manière dont H. Cohen, F. Rosenzweig et E. Levinas inaugurent, dans un même geste spéculatif, une forme nouvelle de « philosophie de la religion », où la religion ne constitue plus seulement un objet, mais un moteur de la rationalité philosophique. Chez chacun d’eux, ce geste passe par l’opposition du paganisme et du judaïsme, qui se prolonge dans l’opposition entre une tradition philosophique enfermée dans l’immanence, et une forme de rationalité philosophique nouvelle, qui s’ouvre (...) à la transcendance. (shrink)

Dans son article « La pensée nouvelle », paru en 1925, Franz Rosenzweig affirme à propos de L’Étoile de la rédemption, qu’il ne s’agit pas d’un « livre juif » mais d’un « système philosophique ». Il revient pourtant, quelques pages plus loin, sur cette affirmation, pour déclarer cette fois qu’« il s’agit bien d’un livre juif ». Comment comprendre le sens de ces deux affirmations de prime abord antithétiques? En quel sens L’Étoile peut‑elle, à la fois, être et n’être (...) pas un « livre juif », tout en étant un « système philosophique »? Ce sont à ces questions que cet article cherche à répondre, en montrant comment Rosenzweig entend d’une manière radicalement nouvelle le « système de la philosophie » qu’il présente dans L’Étoile, et en envisageant, à partir de là, quel est le statut qu’y occupe la référence juive. (shrink)

Toute phénoménologie, par définition, part de et en reste au monde tel qu'il s'offre à la conscience. Une "phénoménologie de la transcendance" semble donc une entreprise impossible, puisqu'il s'agirait de chercher dans l'expérience du monde "quelque chose" qui ne puisse en aucune manière que ce soit être rapporté au monde. L'expression de "phénoménologie de la transcendance" est ainsi formellement contradictoire: car si la transcendance était "phénomène", et pouvait faire l'objet d'une "-logie", d'une saisie par le logos, elle serait précisément de (...) l'ordre de ce qui peut être mis sous la proposition "il y a quelque chose plutôt que rien". Pour le dire autrement, si la transcendance était objet d'expérience possible, alors justement elle ne serait plus transcendance. Par principe, une "phénoménologie de la transcendance" ne cherchera donc pas positivement "quelque chose" de transcendant dans le monde. Il ne pourra s'agir que d'une phénoménologie de la trace: phénoménologie de ce qui est au monde sur le mode de la non-présence et de la non-présentabilité, phénoménologie de ce qui "brille par son absence" (p. 14-15). (shrink)

Étant donné la priorité d’intérêt que ce volume entend donner aux textes écrits par Rosenzweig en 1917, alors qu’il se trouvait sur le front des Balkans, j’ai choisi de me pencher sur les tout premiers paragraphes du texte intitulé « Globus. Études sur la théorie de l’espace dans l’histoire universelle », et de mettre ces lignes en regard de ce que Rosenzweig développe dans L’Étoile de la Rédemption. C’est donc d’une lecture suivie de l’introduction de « Globus » dont je (...) partirai. Le texte s’... (shrink)

This article takes as its starting point the central place given to contradiction by Hermann Goldschmidt in his book Contradiction Set Free, and it compares his approach with that of the philosopher Vladimir Jankélévitch. At the same time as Goldschmidt, Jankélévitch also assigned a central role to contradiction in thought, so much so that he often referred to his own philosophical method as “paradoxology.” For him, as for Goldschmidt, paradox is the driving force behind thought that is always on the (...) move. This article presents the main features of Jankélévitch’s paradoxology and illustrates it with two themes: forgiveness and Jewish identity. By highlighting this proximity between Goldschmidt’s approach and that of Jankélévitch, I suggest that they are both part of a more general movement in continental philosophy in the second half of the twentieth century, one of whose main challenges was to rethink philosophical rationality in depth. (shrink)