Comment devient-on philosophe? Par quel sursaut un Aristoclès se fait-il Platon, jusqu'à s'imposer dans la liste des " auteurs philo " Il faut enquêter, non pas sur la vie privée, mais sur la vie intime : rumination intellectuelle, ton sur lequel on parle, motivations amoureuses... Ce qui fait un philosophe, c'est un immense travail sur soi, et la rencontre d'autres philosophes, vivants, de leurs problématiques. Mémoire sémantique + obsession métaphysique, voilà le code génétique du philosophe. Il débute par un attentat (...) religieux, puisqu'il commence sa carrière en niant tel ou tel sacré. Bien sûr, il vaut mieux être mâle, communiquer par les livres adopter la langue dominante, écrire quand on est célibataire. Comment gagner sa vie? Pas forcément en étant enseignant, comme c'est le cas aujourd'hui. Le profil du philosophe nous le révèle orphelin, vivant à l'étranger, souvent laid, jamais fou, et serial thinker, prêt à changer de philosophie pourvu qu'il reste, lui, à menacer le monde donnera ou donnera pas du sens à notre vie? Le philosophe est l'être inquiet qui pense inquiéter l'Être par deux trois mots bien aiguisés. (shrink)

This work has been selected by scholars as being culturally important, and is part of the knowledge base of civilization as we know it. This work was reproduced from the original artifact, and remains as true to the original work as possible. Therefore, you will see the original copyright references, library stamps (as most of these works have been housed in our most important libraries around the world), and other notations in the work. This work is in the public domain (...) in the United States of America, and possibly other nations. Within the United States, you may freely copy and distribute this work, as no entity (individual or corporate) has a copyright on the body of the work. As a reproduction of a historical artifact, this work may contain missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. Scholars believe, and we concur, that this work is important enough to be preserved, reproduced, and made generally available to the public. We appreciate your support of the preservation process, and thank you for being an important part of keeping this knowledge alive and relevant. (shrink)

Developing earlier studies of the system of numbers in Mundurucu, this paper argues that the Mundurucu numeral system is far more complex than usually assumed. The Mundurucu numeral system provides indirect but insightful arguments for a modular approach to numbers and numerals. It is argued that distinct components must be distinguished, such as a system of representation of numbers in the format of internal magnitudes, a system of representation for individuals and sets, and one-to-one correspondences between the numerosity expressed by (...) the number and its metrics. It is shown that while many-number systems involve a compositionality of units, sets and sets composed of units, few-number languages, such as Mundurucu, do not have access to sets composed of units in the usual way. The nonconfigurational character of the Mundurucu language, which is related to a property for which we coin the term 'low compositionality power', accounts for this and explains the curious fact that Mundurucus make use of marked one-to-one correspondence strategies in order to overcome the limitations of the core system at the perceptual/motor interface of the language faculty. We develop an analysis of a particular construction, parallel numbers, which has not been studied before, elucidating the whole system. This analysis, we argue, sheds new light on classical philosophical, psychological and linguistic debates about numbers and numerals and their relation to language, and more particularly, sheds light on few-number languages. (shrink)

Chacun croit savoir, pour l'avoir appris à l'école, ce qu'était la philosophie antique : la naissance de la Raison, avec la critique du mythe et de la religion ; l'invention de l'éthique, avec le " souci de soi " et les " exercices spirituels " ; et bien sûr une galerie de bustes blancs vénérables : Socrate, Platon, Aristote, etc. Pierre Vesperini propose de mettre en suspens ce " grand récit ", et d'aller directement aux sources, en leur posant (...) une question simple : qu'appelait-on philosophia dans l'Antiquité? Tout d'un coup, le musée laisse place à un territoire luxuriant de couleurs et d'histoires, où le familier retrouve son étrangeté, où l'inconnu fait son entrée.0L'histoire ici, loin de s'opposer à la philosophie, la déplace. Car en proposant une reconstitution de l'expérience antique de la philosophia, du " temps des sages " à la christianisation, l'auteur invite aussi à prendre conscience de ce qui a été perdu, pour inventer d'autres façons de concevoir le savoir et la pensée. (shrink)

Long undervalued in France, philosophical anthropology has played an essential role in Germany, helping to address some of the most important issues straddling philosophy and the social sciences: humanity's place in nature and in history; the individual and others; and relations between human groups.

La modernité, dès ses débuts, attribue un rôle-clef aux passions : qu’elles soient hostiles à la Raison ou au contraire ses alliées, dangereuses ou fascinantes, elles marquent le rôle du corps, du désir, du langage et de l’imagination dans la nature de l’homme. La même époque voit se développer différentes variantes du matérialisme. Presque toutes réévaluent ce que la raison classique avait tendance à réprimer ou à considérer comme révélateur de la faiblesse humaine : le corps et tout ce qui, (...) dans l’âme ou dans la société, porte les traces de l’activité et de la positivité du corps. On peut donc s’attendre à ce que les matérialistes fassent un sort particulier aux passions, à ce qu’ils y reconnaissent des lois et non pas seulement des manques ou des vices, à ce qu’ils essaient d’en repérer l’efficace dans l’ensemble des activités humaines. Encore faut-il se demander comment chaque matérialisme procède, par quelle configuration propre il rend compte de ces phénomènes ou comment il dévie les discours de la théorie classique pour les forcer à passer par les objets qui sont les siens. Plutôt que de supposer l’existence d’une théorie matérialiste unique, une enquête s’impose donc qui prenne en vue la diversité de ces auteurs, les situe dans leur contexte et repère les points d’inflexion que rencontre chez chacun d’entre eux cette problématique générale des passions qui semble avoir gouverné plusieurs siècles. (shrink)

Le sens de l'autre est analogue au sens de l'ouïe ou de la vue. Notre manière d'être ensemble ou de co-exister (notre ethos) et notre manière de sentir ou de com-pâtir (notre aisthèsis) relèvent d'une expérience sensible de l'altérité qui est au fondement de la socialité. Le politique a sans doute perdu ce sens, mais le poïétique, en tant que création d'un monde toujours autre par l'exercice de la mémoire et de l'imagination réunies, ne cesse d'incarner cette sensation d'altérité par (...) laquelle nous éprouvons l'existence même comme coexistence. Les œuvres de Novarina, Volodine, Guyotat, Celan, Daive ou Ollier, comme celles de Rothko, Golub, Poulin, Morelli et Angelopoulos posent toutes cette question de fond de la politéïa vécue comme espace de cohabitation qu'il faut à tout instant imaginer dans des paroles et des images où se réinventent nos manières d'être et de sentir, dans des lieux communs qui ne sont plus des lieux familiers, des Etats ou des cités bien protégés par les frontières d'une identité, mais des espaces inconnus, non encore identifiables, des agora ouvertes à tous vents, où se manifeste l'altérité essentielle à tout avenir et à toute histoire. (shrink)

In order to account for how organisms can apprehend the contents of the external representations they manipulate in cognizing, the endorsement of representationalism fosters a situation of what I call cognitive overdetermination. I argue that this situation is problematic for the inclusion of these external representations in cognitive processing, as the hypothesis of extended cognition would like to have it. Since that situation arises from a commitment to representationalism (even minimal), it only affects the viability of representationalist versions of extended (...) cognition. (shrink)

Que partageons nous en commun? Beaucoup de choses, à l'évidence, tant la cohabitation des hommes n'a jamais semblé aussi étroite: l'eau, l'espace, la ville, certes, mais plus profondément le désir de voir notre société s'épanouir, au bénéfice de tous, comme la promesse d'un plaisir, d'une chance... Pourtant notre idéal se révolte : dégradation des civilités, lieux publics maltraités, équilibres sociaux ou politiques saccagés... Le vivre-ensemble semble menacé par l'ignorance, la bêtise ou la cupidité; le trouble que fait naître le spectacle (...) d'une société en prise à l'injustice et au désarroi nous émeut. Le sentiment d'un monde déboussolé pose une question prégnante: que nous est-il donc arrivé? Pour tenter d'apporter des éléments de réponse, pour affronter la complexité d'un monde qui effraie et rebute, il y a peu d'outils : la philosophie en est un, qui permet de mettre en perspective les concepts épars qui tissent notre compréhension de ce vaste sujet. Dans cette perspective, Pierre-Olivier Monteil a choisi la formule de l'abécédaire, qui sous des apparences fragmentaires, relie par une discrète architecture les tenants essentiels du bien commun. À travers 42 concepts fondamentaux qui peuvent constituer les contours de cet espace informel (d'Amitié à Violence, en passant par Planète, Tolérance ou Liberté...), ce petit traité de philosophie entreprend une visite rafraîchissante des lieux-dits essentiels de notre vie partagée. (shrink)

_Democracy Past and Future_ is the first English-language collection of Pierre Rosanvallon's most important essays on the historical origins, contemporary difficulties, and future prospects of democratic life. One of Europe's leading political thinkers, Rosanvallon proposes in these essays new readings of the history, aims, and possibilities of democratic theory and practice, and provides unique theoretical understandings of key moments in democracy's trajectory, from the French Revolution and the struggles for universal suffrage to European unification and the crises of the (...) present. In so doing, he lays out an influential new theory of how to write the history of politics. Rosanvallon's historical and philosophical approach examines the "pathologies" that have curtailed democracy's potential and challenges the antitotalitarian liberalism that has dominated recent political thought. All in all, he adroitly combines historical and theoretical analysis with an insistence on the need for a new form of democracy. Above all, he asks what democracy means when the people rule but are nowhere to be found. Throughout his career, Rosanvallon has resisted simple categorization. Rosanvallon was originally known as a primary theorist of the "second left", which hoped to stake out a non-Marxist progressive alternative to the irresistible appeal of revolutionary politics. In fact, Rosanvallon revived the theory of "civil society" even before its usage by East European dissidents made it globally popular as a non-statist politics of freedom and pluralism. His ideas have been shaped by a variety of influences, ranging from his work with an influential French union to his teachers François Furet and Claude Lefort. Well known throughout Europe as a historian, political theorist, social critic, and public intellectual, Pierre Rosanvallon was recently elected to a professorship at the Collège de France, Paris, a position held at various times by Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, and Pierre Bourdieu. _Democracy Past and Future_ begins with Rosanvallon's groundbreaking and synthetic lecture that he delivered upon joining this institution. Throughout the volume, Rosanvallon illuminates and invigorates contemporary political and democratic thought. (shrink)

Institutionalism has become one of the dominant strands of theory within contemporary political science. Beginning with the challenge to behavioral and rational choice theory issued by March and Olsen, institutional analysis has developed into an important alternative to more individualistic approaches to theory and analysis. This body of theory has developed in a number of ways, and perhaps the most commonly applied version in political science is historical institutionalism that stresses the importance of path dependency in shaping institutional behaviour. The (...) fundamental question addressed in this book is whether institutionalism is useful for the various sub-disciplines within political science to which it has been applied, and to what extent the assumptions inherent to institutional analysis can be useful for understanding the range of behavior of individuals and structures in the public sector. The volume will also examine the relative utility of different forms of institutionalism within the various sub-disciplines. The book consists of a set of strong essays by noted international scholars from a range of sub-disciplines within the field of political science, each analyzing their area of research from an institutionalist perspective and assessing what contributions this form of theorizing has made, and can make, to that research. The result is a balanced and nuanced account of the role of institutions in contemporary political science, and a set of suggestions for the further development of institutional theory. (shrink)

It has been pointed out that Gettier case scenarios have deviant realizations and that deviant realizations raise a difficulty for the logical analysis of thought experiments. Grundmann and Horvath have shown that it is possible to rule out deviant realizations by suitably modifying the scenario of a Gettier-style thought experiment. They hypothesize further that the enriched scenario corresponds to the way expert epistemologists implicitly interpret the original one. However, no precise account of this implicit enrichment is offered, which makes the (...) proposal somewhat ad hoc. Drawing on pragmatic theory, I argue that the content of Grundmann and Horvath’s modified scenario corresponds to the default interpretation of the original scenario and that epistemological expertise is not required to access the deviance-proof interpretation. This Default Interpretation proposal offers thus a more general and independently motivated solution to the Problem of Deviant Realizations. (shrink)

Il y a chez Thomas d'Aquin une autre morale que celle que nous connaissons. Si elle n'a pas été développée, c'est que les options et les sensibilités du temps ne la réclamaient pas. Cette autre morale, dont les assises ne font aucun doute, se trouve, elle, en rapport avec le meilleur des options et des sensibilités de notre temps. La morale de Thomas d'Aquin est celle du chemin qui conduit à Dieu. Les humains sont ici-bas des voyageurs, en quête de (...) leur fin bienheureuse. Si riche soit-elle, cette morale ne promeut pas pour elles-mêmes les valeurs proprement terrestres et humaines. L'autre morale se définit comme une manifestation de ce qui nous habite : Dieu est en nous et pas seulement dans un au-delà, et notre vie éternelle est déjà commencée. En manifestant ce qui en nous est vie et valeur, nous les faisons nôtres et nous les développons; en les engageant dans des tâches terrestres et humaines, nous prenons au sérieux la création de Dieu remise entre nos mains. Et nous travaillons au vœu que celle-ci porte : la promotion des peuples et l'instauration d'une société juste et fraternelle dès ici-bas. Le livre articule, en finale, ces deux morales dans un nouvel ensemble."--From the publisher. (shrink)

L’édition critique des œuvres de Moïse ben Sabbataï, philosophe juif actif (à Rome?) vers 1340, avait signalé, parmi d’autres sources latines lues dans les traductions en hébreu de son contemporain Juda de Rome, un exemplum présentant le sage athénien Solon sur son lit de mort en champion de la doctrine de l’élévation intellectuelle en vue de la vie éternelle. Cette note identifie comme sa source un chapitre d’Albert le Grand, De natura et origine animae II, 13, dont la traduction en (...) hébreu se trouve dans un ouvrage inédit de Juda de Rome, son Commentaire du Qaddīš et de la Qeduššāh. La traduction du chapitre est éditée, l’histoire de l’ exemplum reconstituée et son emploi par les trois auteurs, remis en contexte et interprété. (shrink)

Résumé Charles Wolfe vient de publier Lire le matérialisme (ENS Éditions, 2020), où il esquisse une histoire des différentes formes de matérialisme, y compris le matérialisme vitaliste et les versions du XXe et du XXIe siècle. Pierre-François Moreau, auteur de la préface de l’ouvrage, entame ici une discussion sur les problèmes et les ressources d’une telle histoire.

Etrange personnage que Pierre Nicole. La postérité l'a rangé parmi les deuxièmes rôles de Port-Royal, une sorte de permanent du parti janséniste. Il a secondé le grand Arnauld, instruit Racine dans les Petites Ecoles, aidé Pascal et traduit en latin ses Provinciales. Fidèle entre les fidèles, et en même temps mal à l'aise dans cette atmosphère de fronde et de résistance que représente le milieu de Port-Royal, au sein de la France du XVII e siècle, ce latiniste timoré ne (...) songeait qu'aux Moyens de conserver la paix avec les hommes - titre de l'un de ses essais les plus célèbres. Dès que les tensions semblent s'apaiser, pendant la trêve appelée "la Paix de l'Eglise", Nicole peut enfin laisser libre cours à sa vocation de moraliste et de psychologue. Il publie, volume après volume ses Essais de morale : le succès sera tel que le libraire, après la mort de Pierre Nicole, s'ingéniera à en augmenter la série jusqu'à atteindre vingt-cinq volumes. Depuis la fin du XVIII e siècle, ce classique de la littérature morale était devenu pour ainsi dire inaccessible. On en publie parfois quelques pages choisies, défigurées par les coupures et les corrections. Il est proposé ici au lecteur moderne de redécouvrir dix essais de Nicole, donnés dans leur intégralité. Certains nous replongent dans les principes moraux d'un autre âge (et tirent de cet exotisme une part de leur valeur). D'autres présentent les qualités de finesse, le piquant, le goût du paradoxe qui ont longtemps fait juger Nicole comme un des grands représentants, à côté de Pascal et de La Rochefoucauld, de la littérature morale classique. L'oeuvre morale de Nicole s'avère ainsi demeurer passionnante pour un lecteur moderne, au moins à trois égards : 1/ ses considérations sur l'amour-propre, qui constituent les premiers jalons d'un utilitarisme économique ; 2/ ses réflexions sur la sociabilité et une approche originale de la civilité ; 3/ ses observations pédagogiques, émanant d'un des principaux maîtres des Petites Ecoles de Port-Royal. (shrink)

In this chapter, I pursue two aims. Firstly, I propose an original survey and analysis of the way proponents of 4E cognition have until now defined the relations between normativity and cognitive science. A first distinction is made between making normativity an explanandum of 4E cognitive science, and turning normativity into a property or part of the explanantia of 4E cognitive science. Inside of the latter option, one must distinguish between methodological, ontological and semantic claims on the value of normativity (...) for studying and defining cognitive phenomena. The second aim of the paper consists in developing the further claim that normativity is an essential property of daily intentional concepts and of scientific concepts. I show how 4E cognition might further develop this latter claim in the context of recent debates about cognitive ontologies in neuroscience. (shrink)

In the 1920s, Carnap and Schlick both made an important use of definitions in their main publications: Schlick, in his Allgemeine Erkenntnislehre (1918, 2nd ed. 1925) and Carnap in Der logische Aufbau der Welt (1928, mostly written by 1925). In this paper, we first provide an analysis of the kinds of definitions that are distinguished in these books and a few other papers, and we then propose a systematic comparison of Schlick’s and Carnap’s diverging conceptions of definitions in the 1920s, (...) relating them, in both cases, to their respective philosophical projects in the Allgemeine Erkenntnislehre and in Der logische Aufbau der Welt. (shrink)

Institutional explanations have been, and continue to be, one of the most important means of understanding the choices made by governments and other actors in society. This four volume set brings together a collection of the key readings in institutional theory and its applications to political phenomena. Although the principal focus of these readings is on institutional theory based in political science, articles from other disciplines that have been central to the development of theory in this discipline, or that have (...) substantial relevance for political phenomena, have also been included. Forming part of the SAGE Library of Political Science, this set contains a substantial overall introduction and conclusion as well as shorter introductions to each Part. It is an essential purchase for social science libraries around the world. (shrink)

Le présent essai ressaisit de manière originale une autre métaphysique, à rebours de celle qui s'est imposée en France et en Europe au XXe siècle, dans le sillage des pensées de Husserl et Heidegger. Cette philosophie de la nature, marquée par les pensées de Ravaisson, Tarde, Nietzsche et Bergson, renoue, pour la dernière fois peut-être, avec l'idée de cosmos telle que les Grecs l'avaient élaborée. Ces quatre philosophes ont en effet tenté de saisir le mouvement qui permet de penser ensemble (...) la conscience, la vie et la matière. Manière décisive de remettre radicalement en cause le dualisme cartésien. C'est à partir de nous-mêmes, de l'expérience que nous avons de notre propre corps, qu'ils invitent à penser le monde, et non à partir des concepts rationalistes de la science et de la métaphysique. En cela, la philosophie qu'ils dégagent n'a plus rien de grec. Par leur refus du primat de l'intelligence, et leur sentiment d'une puissance irrationnelle à l'œuvre dans la nature, ils proposent une tout autre idée de la création au sein du cosmos : puissance immanente de jaillissement, qu'aucune explication, matérialiste ou spiritualiste, n'avait jusqu'alors pu saisir. (shrink)

Gaining momentum during the last third of the twentieth century, the philosophy of biology is now a distinct field with its own debates, journals, audiences, and professional societies. This professionalization came along with the forging of an intellectual identity based on the existence of disciplinary frontiers that demarcated philosophy of biology from neighboring disciplines such as philosophy of medicine, history of biology, or general philosophy of science. Here, I argue that the identity of this emerging philosophy of biology also excluded (...) Continental traditions often called “biological philosophy” or “historical epistemology of the life sciences”. Going back to the 60s and 70s, I explore the emergence of the philosophy of biology at a time when its identity was still in flux and its analytic orientation debated. To do so, I focus primarily on the works of David Hull and Marjorie Grene, and I draw on their unpublished correspondence. Although Grene’s intellectual contribution to the philosophy of biology has been widely acknowledged, her coming from a different philosophical universe created tensions with the identity Hull and others sought to establish. Overall, this chapter raises a question about the historical conditions that make fields such as the philosophy of biology possible, and calls attention to the exclusions that permeated the philosophy of biology from its inception and what this involves in terms of the proper relation between philosophy and science, especially biology. (shrink)

L'altérité est l'un des phénomènes les plus étudiés et l'un des concepts les plus utilisés au cours des trente dernières années, mais c'est aussi une notion des plus polysémiques et des plus controversées, jusque dans les usages idéologiques qu'on peut en faire aujourd'hui. Ce livre interroge les bases philosophiques, le contexte sociohistorique et la portée éthique et esthétique de ce phénomène ou de cette notion à la lumière de ses différentes valeurs. L'autre est à la fois l'étranger, exclu ou minorisé, (...) pour les études culturelles, l'un des pôles de la construction identitaire pour certaines théories du sujet, l'expression même de la Loi et du Symbolique pour d'autres, la figure emblématique de la responsabilité pour une certaine pensée éthique, le fondement de toute relation intersubjective et de tout dialogisme ou, plus radicalement encore, la manifestation de la nature essentiellement hétérogène de l'existence. Chaque fois, ce qui est en jeu concerne nos manières de vivre-ensemble et nos façons de faire et de créer. Les auteurs réunis dans cet ouvrage analysent les "politiques de l'altérité" que notre histoire impose ou propose comme choix de société et " les poétiques de l'autre" que les différentes pratiques artistiques, ancrées dans la mémoire et l'imaginaire collectifs, déploient comme possible ou comme alternative face à notre situation historique. (shrink)

Quels rapports, depuis les commencements, les philosophes ontils noués avec la science? Il ne s'agit pas ici de dresser l'inventaire des problèmes philosophiques que soulèvent les sciences ou la science, ni d'évaluer les réponses qui y furent apportées, mais, à l'inverse, de s'interroger sur les manières multiples dont les philosophes se sont représenté la science - état d'un sujet connaissant ou activité savante - système d'énoncés ou méthode de recherche, voire ensemble de disciplines constituées - et les problèmes afférents à (...) chacune de ces représentations. A l'exhaustivité historique, il a été préféré le questionnement philosophique. L'ouvrage se déploie à partir de quatre grandes problématiques : " La science "? (Platon ; Descartes, Newton ; Leibniz ; L'Encyclopédie ; Carnap) ; Critiques et limites de la science (empirisme et scepticisme anglais ; Kant ; Bergson, Brunschvicg ; Heidegger ; Wittgenstein) ; Science et naturalisme (Aristote ; Mach ; Bolzano ; Husserl ; Quine) Science, histoire et société (Comte ; Durkheim ; l'école de Francfort ; Bachelard, Canguilhem, Foucault ; logique de la science et révolutions scientifiques). (shrink)

Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences. Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du XVIIIe siècle, sous la (...) forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle "l'émancipationnisme ", produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'" homme nouveau ", chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés. La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain. (shrink)