LES pensées ont-elles une patrie? Cela semble universellement admis. Sans autre inquiétude, on parle de philosophie grecque, de philosophie allemande.De ce point de vue, qu'en est-il de Hegel? Impossible de contester le caractère profondément allemand de ce penseur, si le mot allemand garde un sens! Cet ancrage national rend compte, du moins en partie, de sa démesure spéculative. C'est l'Allemagne qui l'appelle à la philosophie, et cette vocation lui impose un souci théorique qui s'emparera aussi, plus tard, de Marx.

Georg Wilhelm Freidrich Hegel is now recognized as one of the great philosophers; his concept of the dialectic profoundly influenced the course of Western thought, and — particularly through the lens of Marxist philosophy — continues to exert great influence even today. Yet Hegel himself has often been accused of being a philosopher of reaction: on the political sphere the polar opposite of Marx. It was not until the publication of Jacques D'Hondt's Hegel en son temps that the vision of (...) Hegel as a supporter of the oppressive post-Napoleonic regime in Prussia gave way to the realization that Hegel was appointed by the liberal wing of the Prussian bureaucracy, that he frequently was at odds with the reactionary forces, and that he supported many of the leading student activists of his day. Hegel en son temps has previously been translated into German and Italian, but has never before been available in English. Its publication now will be welcomed throughout the English-speaking world by scholars and students alike. (shrink)

Hegel est parfois tenu pour un métaphysicien, à l’encontre de son propre sentiment. Il s’est pourtant livré à une critique constante, minutieuse et acerbe de la métaphysique en laquelle il ne voyait qu’un prolongement de la manière de penser primitive et naïve. Les hommes ne saisissent d’abord que métaphysiquement la réalité objective qui se présente à eux. Intégrant à sa propre logique spéculative des éléments de la métaphysique éclatée, mais se rattachant luimême surtout à la critique kantienne, il tente de (...) surpasser tous les points de vue limités, unilatéraux, antithétiques, pour les réduire au rôle de moments ou d’étapes d’un développement qui les surpasse tous. C’est toutefois à la métaphysique qu’il réserve ses désaveux les plus explicites. (shrink)

On croit parfois lever l'opposition entre science et technique en les réduisant l'une à l'autre. Dans d'autres cas, on souligne leur complémentarité ou leur solidarité. Ces tentatives n'aboutissent pas à une véritable unification. Celle-ci requiert en effet que soit surmontée la séparation absolue du sujet et de l'objet, d’où proviennent les autres ruptures. Mais l'identité du sujet-objet dans une raison que l'on pourrait appeler "praxique", implique une dialectique et un monisme dont la raison scientifique et la raison technique, habituellement, se (...) méfient. (shrink)

Hegel opère un déplacement décisif de la notion de critique, en conséquence de son monisme philosophique. Alors qu'auparavant la critique se situait en face de son objet, Hegel conçoit cet objet lui-même comme impliquant une contradiction interne qui le délite. La critique extérieure se fait en réalité l'interprète précaire de l'un des termes de cette contradiction immanente, saisi unilatéralement. Due to his philosophical monism, Hegel introduces a total decisive displacement of the concept of « critique ». Whereas formerly criticism was (...) facing its object, Hegel believes this very object to be implying an internal contradiction which cleaves it. Outside « critique » hence becomes the precarious interpretor of one of the terms of such an immanent contradiction, seized as it becomes wholly unilateral. (shrink)