La pensée de Heidegger sur le dieu cherche à trouver, retrouver ou découvrir pour celui-ci et dans son histoire une dimension originaire et inaugurale et en même temps non-métaphysique, une voix qui parle dans un autre langage à venir et qui soit celle du monde et des mortels. Cette considération du dieu se rencontre aussi dans les tentaives mystiques d'Orient, en particulier dans le soufisme de la voie (tarika, طريقة) d'Ibn 'Arabi, qui retrouve son dieu autrement que dans sa dimension (...) de créateur. Ce dieu se révèle comme intrinsèque au monde - il n'est jamais sans monde, et surtout il s'avère avoir l'homme pour gardien, pour berger de sa parole et de ce même monde. Le points de convergence des deux pensées sont multiples. Nous offrons ici l'ébauche d'un dialogue qui s'avérera certainement très fructueux pour la pensée du dieu, surtout compte tenu des recherches actuelles concernant le sens du spirituel et du religieux. Le recueillement, l'intériorité qui dépasse la volonté et le défi qu'ils posent à la subjectivité sont au cœur des articlations que nous établissons das ce texte. (shrink)

The purpose of this article is twofold. It first seeks to prove that the notion of facticity in Heidegger’s work saw a major change after Being and Time. While several studies did deal with facticity as it appeared before the magnus opus and show the influence it had on the latter’s development, hardly any have dealt with what happens to facticity after Sein und Zeit. This is mostly because facticity, as it imploded, took on different names which fall under the (...) heading of ground-attunements. Secondly, I will show the ambivalent character of this new facticity, where many essential notions, such as thrownness, truth, attunement and guilt, shifted meanings, sometimes almost imperceptibly or surreptitiously. I will show that this ambivalence comes from the fact that the shift in question allowed for an opening of facticity while at the same time bringing in restrictive limits, and thus a closing-off of certain essential issues. This has left several adumbrated questions, such as responsibility, in abeyance. (shrink)

Ce livre propose d'aller au plus intime de la pensée heideggerienne dans sa maturité, qui récapitule ses moments clefs au sein de la constellation des quatre : les dieux, les mortels, la terre et le ciel ; pour découvrir, comme vérité de la relation entre eux, la dimension divine, disposée, dispensée, plurivoque et déterminante dans l'avènement à partir de l'événement appropriant, l'Ereignis. Arriver à cet envoi destinal du divin comme essentiel à la pensée de Heidegger, n'a pu se faire, qu'en (...) prenant d'abord le chemin du dieu heideggerien, pour en dégager le sens et le dépasser vers son fondement puis ce qui a rendu ce dernier possible : ce sur quoi il repose, même dans un oubli, dont les textes ne donnent le sens que sous des moments précis, aboutissant, dans leur être-ensemble et les-uns-pour-les-autres, à l'installation d'un monde par l'Ereignis sous le signe du divin. Il a fallu donc dégager ce qu'est le dieu de ses sens accumulés - en passant par le Dieu créateur, au dieu qui sauvegarde puis au dieu Inconnu - pour retrouver ce qui le donne comme tel, et ensuite chercher la trace de ce don. Ce travail nous a permis de déceler, au fur des textes - non sans surprise et même quelque joie - les traces et les opérations du divin auprès de chacun des éléments de ce qui est devenu le Quadriparti. Une fois ce dégagement effectué avec le plus de précision possible, nous avons pu en identifier les modalités au sein du Geviert, sa manière de " s'installer ", toujours différente, et ses conséquences sur le monde et le destinal. Cela nous a permis enfin d'entreprendre un changement éclairant dans le sens de plusieurs topoi heideggeriens, à savoir l'histoire, l'art, la parole et le poème - éclairage qui donne à chacun son sens fondamental depuis l'expression divine. Ce travail se veut aussi, dans ses dernières pages, un questionnement renouvelé sur les problèmes fondamentaux du divin chez Heidegger, et demande donc de reprendre les textes dans une la perspective qu'il ouverte pour en développer toute la portée. (shrink)

On se propose de penser enfin et de retrouver le sens du Göttliche heideggerien en tant que tel, nettement distingué du seul Dieu et du Sacré, dans la constellation des quatre du Geviert. Nous considérons alors le divin dans les premiers travaux sur Hölderlin, où Heidegger reconnaît déjà sa présence dans la pensée sur les mortels, la terre, le ciel et le monde, et dans leurs relations respectives qui restaient encore à élucider. Par la suite, le travail sur le rassemblement (...) qui caractérise la Kehre permettra à Heidegger de déterminer le divin comme don au sein du Sacré. A partir de là, nous assistons à un développement pluriel du sens du divin selon sa position en vis-à-vis et auprès de chacun des quatre, puis dans l’histoire destinale et au sein de la différence et du cercle rassemblant : la quadrature du cercle en tant qu’énigme-mystère s’avère alors comme lieu de rencontre du divin en tant que l’Inconnu.This paper aims at finally ponder about and find some meaning in the Heidegerrian Göttliche as such, clearly distinguished from the mere God or the Holy, in the constellation of the Geviert’s four elements. We consider the divine in the first work done on Hölderlin where Heidegger detects its presence in the thought dealing with mortals, earth, heaven and the world, and in their several respective relationships he was further to elucidate. Later, the work done on the gathering which marks the Kehre enables Heidegger to determine the divine as a gift from within the Holy. We then find a multiple development of the divine’s meaning through its position over-against and along each one of the four, then in destinal history and within the difference and the gathering circle : the four sidedness of the circle as a riddle turns out to be the meeting place for the divine as the unknown. (shrink)

On se propose de penser enfin et de retrouver le sens du Göttliche heideggerien en tant que tel, nettement distingué du seul Dieu et du Sacré, dans la constellation des quatre du Geviert. Nous considérons alors le divin dans les premiers travaux sur Hölderlin, où Heidegger reconnaît déjà sa présence dans la pensée sur les mortels, la terre, le ciel et le monde, et dans leurs relations respectives qui restaient encore à élucider. Par la suite, le travail sur le rassemblement (...) qui caractérise la Kehre permettra à Heidegger de déterminer le divin comme don au sein du Sacré. À partir de là, nous assistons à un développement pluriel du sens du divin selon sa position en vis-à-vis et auprès de chacun des quatre, puis dans l'histoire destinale et au sein de la différence et du cercle rassemblant : la quadrature du cercle en tant qu'énigme-mystère s'avère alors comme lieu de rencontre du divin en tant que l'Inconnu. This paper aims at finally ponder about and find some meaning in the Heidegerrian Göttliche as such, clearly distinguished from the mere God or the Holy, in the constellation of the Geviert's four elements. We consider the divine in the first work done on Hölderlin where Heidegger detects its presence in the thought dealing with mortals, earth, heaven and the world, and in their several respective relationships he was further to elucidate. Later, the work done on the gathering which marks the Kehre enables Heidegger to determine the divine as a gift from within the Holy. We then find a multiple development of the divine's meaning through its position over-against and along each one of the four, then in destinai history and within the difference and the gathering circle : the four sidedness of the circle as a riddle turns out to be the meeting place for the divine as the unknown. (shrink)