Intuïtieve kennis en contingentie bij duns scotus

Tijdschrift Voor Filosofie 47 (2):276 - 296 (1985)
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Abstract

Jean Duns Scot est d'abord connu comme le philosophe de la contingence. S'inspirant de motifs théologiques, il rompt avec le nécessitarisme gréco-arabe et affirme la contingence radicale du monde créé. L'article est consacré à la notion scotiste de la contingence et en discute le rapport avec la connaissance intuitive. L'auteur soutient la thèse que la notion scotiste de la contingence est surtout de caractère logique, ce qui l'oppose à une idée de nécessité déterminée par la loi de non-contradiction. À cause du caractère logique de la contingence chez Duns Scot, l'aspect ontologique s'en trouve négligé. Duns Scot distingue la connaissance abstractive et scientifique — à laquelle le nom d'Aristote est lié — de l'intuition intellectuelle, qu'il postule afin d'expliquer la connaissance des vérités contingentes. Le phantasme et l'espèce intelligible ayant perdu tout lien avec l'existant, la connaissance abstractive aristotélicienne ne couvre désormais que la coordination prédicamentale (coordinatio praedicamentalis), c'est-à-dire que sa portée se restreint aux objets en tant que nécessaires, aux choses sous l'aspect de leur quiddité. La nécessité et l'immutabilité de l'objet de la connaissance scientifique sont obtenues au détriment de son aspect existentiel. Pour vérifier les propositions contingentes, c'est-à-dire les propositions dont les termes ne sont pas nécessairement liés entre eux, Duns Scot en appelle à une intuition qui, elle, a son terme dans l'objet en tant qu'existant. L'auteur cherche à démontrer que l'intuition scotiste s'est élaborée sur le modèle de l'intellection abstractive. Dans cette perspective, l'existence de l'objet n'est pas inclue comme l'est un prédicat dans le contenu de l'appréhension, et pour cette raison, elle ne s'en déduit pas, ce qui implique qu'elle est contingente. Parce que Duns Scot adhère à la structure prédicative de la connaissance, il cherche à traiter l'existence comme prédicat. On peut déduire l'existence d'une conception appréhendée de façon intuitive, si bien que le rapport entre l'existence et la conception soit certain et évident. On peut constater une ambiguïté dans la relation entre les deux modes de connaissance : d'une part la connaissance abstractive est primaire, puisqu'elle est le modèle de l'autre et qu'elle a un caractère scientifique, d'autre part, à l'avis de Duns Scot, la connaissance intuitive est supérieure, parce que certaine et évidente et fondée sur un contact immédiat avec la réalité existante, ce qui la rend plus parfaite que cette connaissance-là qui a besoin de la nécessité de l'objet afin d'acquérir la certitude désirée. Ce nouveau mode de savoir signifie une dépréciation de la connaissance abstractive, bien que Duns Scot n'arrive pas encore à exprimer cette conclusion. Par la notion de nécessité, Duns Scot entend l'impossibilité du contraire, parce que le contraire serait contradictoire. Par conséquent, la contingence signifie la possibilité du contraire, même quand la chose contingente existe. À notre avis, Duns Scot nie toute nécessité sur le plan de l'existence parce qu'il ne connaît que la nécessité logique : une chose existe nécessairement quand il appartient a son essence d'exister. Un autre type de nécessité, impliqué dans les faits contingents, ne résulterait pas de leur nature, mais du fait qu'ils existent. L'auteur est d'avis que le dualisme de Duns Scot, entre d'une part le plan des essences ou des possibilités intelligibles, où regne la nécessité, et d'autre part le plan de l'existence radicalement contingente, n'est guère satisfaisant du point de vue métaphysique

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