Phaenomenologie Van de vrijheid

Tijdschrift Voor Filosofie 20 (4):601-645 (1958)
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Abstract

La question du sens de la vie et de la destinée humaine laisse supposer qu' « être homme » est compris comme « être libre ». Qu'est-ce que cela veut dire ? Tout homme qui emploie le terme « liberté », entend par là exprimer négativement une absence de nécessité et positivement une certaine autonomie. Pareil usage du terme « liberté » nous met immédiatement en présence de l'homme en tant que distinct de la « chose ». L'être d'une chose n'est rien d'autre qu' « être le résultat des processus et des forces cosmiques ». Cet être est. un être aveugle et déterminé, puisque les processus et les forces cosmiques fonctionnent de façon aveugle et déterminante. Toutefois, cette affirmation n'est possible que parce que la totalité de la réalité ne coïncide pas avec la totalité des choses. S'il n'y avait que des choses, rien alors ne pourrait « être ». Ici, nous prenons le terme « être » dans le seul sens qu'il peut revêtir, à savoir : « être pour l'homme ». Mais il existe des choses, des processus et des forces. La « lumière » de la subjectivité perce à travers; le déterminisme cosmique. Jamais, on ne saurait expliciter l'être de l'homme de la même façon que l'être des choses, c'est-à-dire comme l'« être déterminé, résultat des processus et des forces cosmiques ». Etre-su jet. c'est « être soi même » et « être libre ». Cependant, le sujet qu'est l'homme, est un sujet en situation, engagé dans la facticité du corps et du monde. L'homme est un sujet intentionnel et existant. Sa liberté n'est donc pas une liberté acosmique. Comme sujet, l'homme est l'affirmation de la facticité du corps et du monde, tant sur le plan cognitif que sur le plan affectif. Mais la positivité du sujet est marquée de négativité, et cela sur le double plan cognitif et affectif. Il existe une distance infinie entre le sujet et la facticité dans laquelle ce sujet se trouve engagé. Une chose ne peut jamais être à distance d'elle-même ; pour une chose, il n'est pas question de son être , car elle est densité et opacité. Par le fait même qu' « être sujet » doit être conçu comme « être libre », on comprend pourquoi plusieurs phénoménologues désignent sous le terme « liberté » la distance même qui est caractéristique pour l'homme en tant que sujet existant et situé. La distance affective du sujet par rapport à la réalité est infranchissable, parce que infinie. Le sujet, il est vrai, donne son assentiment à la réalité, mais il lui est impossible de surmonter la réserve et la négativité inhérentes à son assentiment. Aucune valeur ne peut emporter son « oui » de façon définitive ; dans tout assentiment, le « non » aura toujours sa part. Ceci signifie que l'homme, en tant que sujet, est non seulement lumen naturale mais encore desiderrum naturale. « Etre libre », c'est zu sein , « avoir à être » . Toutefois, ce serait un non-sens d'affirmer que l'être de l'homme est « avoir à être » , si « pouvoir être » n'était antérieur à « avoir à être ». Le Semlassen de la subjectivité est originellement aussi Verstehen. Par ce terme intraduisible, Heidegger veut exprimer que la subjectivité est non seulement le « laisser être du déjà », de la facticité du réel, mais aussi le « laisser être du pas encore », des possibilités du réel. Le « pouvoir être », impliqué dans la facticité des deux pôles de l'existence humaine, n'est pas quelque chose d'accidentel, mais d'essentiel à tout mode d'exister. Pour désigner cette unité oppositionnelle de facticité et de « pouvoir être », les phénoménologues ont choisi le terme « projet ». Les choses ne sont jamais des « projets », parce qu'elles ne sont pas des sujets, Etre sujet, être libre donc, c'est être projet de soi. Lorsque les psychologues, les pédagogues ou les moralistes traitent de la liberté, par là ils entendent la liberté de l'agir humain. Ils veulent ainsi exprimer que l'agir humain n'est nullement un processus déterminé, un déclenchement de forces ou une réaction quelconque. L'agir humain, sur le plan de l'être humain, est la réalisation du projet qu'est l'homme. Pour autant qu'un acte est humain, c'est le sujet lui-même qui est à l'origine d'un sens nouveau. On ne parle de sens nouveau que par rapport aux forces agissant sur l'homme. Il nous semble cependant nécessaire d'insister sur le fait que l'acte humain émane du sujet en tant que sujet engagé; car si elle n'était pas engagée dans une situation donnée, la subjectivité ne serait pas une subjectivité humaine. Sans assumer pour cela le rôle d'influence causale sans quoi l'acte ne serait que simple réaction. La facticité fait appel au sujet. Etant donné qu'il n'y a pas de sujet isolé, la situation a donc sa part dans tout acte et on la retrouve toujours dans le résultat de l'acte. L'acte libre est donc une participation intime à l'autonomie du sujet. Ceci implique la négation de l'agir « aveugle » des forces cosmiques, puisque « être sujet » s'identifie avec « être lumière ». Sur le plan de l'être humain, l'homme sait ce qu'il fait en agissant, car son existence comme sujet signifie « se trouver dans l'objectivité ». Finalement, tout acte libre constitue un choix parmi les possibilités offertes par la facticité. Jamais ce choix n'est absolu, car de possibilité réelle il n'y en a que par rapport à telle ou telle facticité. Cette dernière pourtant ne provoque pas la résolution de façon causale; elle ne fait qu'avancer la résolution la plus évidente. Ces vues trouvent leur application la plus importante dans le domaine des rapports entre la liberté et les passions. Ici, Freud et Sartre représentent respectivement les positions extrêmes. Mais leurs vues impliquent, sans aucun doute, l'abandon des principes phénoménologiques. En tant que réalisation du projet qu'il est, l'homme est appelé « transcendance ». Les implications de l'idée de liberté, conçue comme transcendance, justifient l'emploi du terme « histoire » pour désigner le caractère propre au dynamisme de l'existence humaine. Comme « mouvement de transcendance », l'homme est la synthèse des trois extases du temps : présent, passé et avenir. Mais par le fait même qu'il faut distinguer un double niveau dans l'existence : le niveau de l'infra-humain, du moi-corps d'une part, et le niveau de la subjectivité, de la conscience et de la liberté personnelles d'autre part, il va de soi que le temps doit également être considéré sur plusieurs niveaux. Donc, en décrivant l'existence comme temps, on distinguera, pour le moins, un temps infra-humain et un temps humain. L'emploi de terme « histoire » pour désigner le temps humain, résume les vues de la phénoménologie sur l'homme en tant que liberté

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