Abstract
Quel statut conférer chez Michel Foucault à l’invocation du corps, si ce dernier apparaît à la fois comme foyer d’expérience et comme objet d’analyse, comme l’effet et comme le support d’une construction historique, discursive ou sociale, comme rétif à toute définition d’essence et comme point d’appui de la résistance? Sous cette circularité apparente, dont les analyses de Foucault tirent une part de leur fécondité, s’articulent en réalité divers registres d’appréhension du corps : ceux-ci visent à mettre en question tant l’approche phénoménologique du corps propre que la naturalité du corps individuel, au profit d’une affirmation « des corps » dans leur irréductible pluralité, en excès sur toute tentative de caractériser le corps en vérité.