Abstract
Jacques Derrida est l’un des philosophes qui a continué à remettre en cause sérieusement les rapports théoriques et pratiques entre la philosophie et l’éducation, tout en restant hors des institutions universitaires traditionnelles en France. Dans les années 1970, il organise le GREPH (Groupe de recherches surl’enseignement philosophique) avec des enseignants et des étudiants contre la réduction de l’enseignment philosophique au lycée par le gouvernement français, et pour faire les recherches théoriques sur le lien essentiel de la philosophie à l’enseignement en général. Puis, en 1983, Derrida a déployé tous ses efforts pour créer le Collège internatinal de Philosophie, institution tendant à ouvrir la nouvelle possibilité de la philosophie. Enfin, dans ses dernières années, ilintérroge l’avenir de l’université ou des Humanités à cette époque de mondialisation dans les textes comme L’Université sans condition, etc. Pour Derrida qui n’a cessé de donner ses séminaires depuis 1964, la question de l’éducation est important pour l’élaboration de sa propre philosophie. Selon lui, « je n’imagine pas de philosophie ni de recherche dissociée de son enseignement. J’ai essayé d’introduire dans cet enseignemtn de nouvelles pédagogie, de nouvelles mises en scènes, de changer la politique de l’enseignement et son rapport à la société » (Sur parole : instantanés philosophiques, Aube, 1999, p. 36). L’enseignement n’est pas un thème secondaire, mais plutôt un des questions centrales pour ses recherches philosophiques. Dans cette communication, nous allons mettre en lumière la théorie et la pratique de Derrida sur la philosphie et l’éducation, comme l’exemple le plus effectif et concret de sa conception de déconstruction.