Abstract
Descartes a choisi, pour conclure les Méditations métaphysiques, de revenir sur une thèse majeure : la distinction réelle entre l’esprit et le corps. C’est aussi l’occasion pour lui de critiquer, à mots à peine couverts, la conception scolastique de la pesanteur. Ce texte rarement commenté a néanmoins été discuté par trois des plus grands lecteurs de Descartes (Gilson, Gouhier et Garber) qui s’accordent à y voir une charge contre les lointains disciples d’Aristote, même si aucune cible n’est explicitement mentionnée. Une analyse minutieuse du dixième point des Sixièmes Réponses, en particulier de la page consacrée à la pesanteur, met aussi en évidence une liberté de langage déroutante, qui permet à Descartes de parler de l’esprit comme d’une qualité, de le dire ensuite étendu, et d’affirmer enfin qu’il faut penser pour se diriger vers un but déterminé.