Abstract
L’année 2007 marquait le dixième anniversaire de la mort du grand sociologue québécois Fernand Dumont (1927-1997), qui était aussi, et par‐dessus tout, philosophe, mais également théologien et poète. Au cours de ces dix années, le prestige attaché à sa pensée et à son oeuvre n’a cessé de grandir, comme en témoigne la récente publication de ses oeuvres complètes en cinq volumes aux Presses de l’Université Laval (Québec). Dans cette communication, nous ferons ressortir l'universalité de la théorie dumontienne de la culture et sa valeur heuristique eu égard aux problèmes de notre temps. Telle que nous la concevons – dans une perspective qui s’inspire largement de l’herméneutique contemporaine – l’universalité est toujours singulière en ce sens qu’elle ne peut être scindéed’une expérience de culture, en l’occurrence celle de l'« émigration » ou du déracinement, que Dumont a subie comme un véritable « traumatisme » mais à laquelle il a cherché en même temps à répondre, en édifiant une théorie universelle de « la culture comme distance et mémoire » dont il a exposé le cadre général dans son oeuvre maîtresse parue en 1968, Le Lieu de l’homme.