Kierkegaard a donne a sa philosophie le nom d'existentielle; il sait certes aussi bien que tout le monde que du point de vue de la philosophie speculative, la philosophie existentielle est la pire des absurdites. Mais cela ne l'arrete pas, cela le ravit au contraire. C'est dans l'"objectivisme" de la philosophie speculative qu'il voit son vice essentiel. "les hommes, ecrit-il, sont devenus trop objectifs pour obtenir la beatitude eternelle, car la beatitude eternelle consiste justement en un interet personnel infiniment passionne". (...) Et cet interet infini est le commencement de la foi. (shrink)

Kierkegaard a donne a sa philosophie le nom d'existentielle; il sait certes aussi bien que tout le monde que du point de vue de la philosophie speculative, la philosophie existentielle est la pire des absurdites. Mais cela ne l'arrete pas, cela le ravit au contraire. C'est dans l'"objectivisme" de la philosophie speculative qu'il voit son vice essentiel. "les hommes, ecrit-il, sont devenus trop objectifs pour obtenir la beatitude eternelle, car la beatitude eternelle consiste justement en un interet personnel infiniment passionne". (...) Et cet interet infini est le commencement de la foi. (shrink)

Comment être l’ami du lointain selon Thomas d’Aquin? Après avoir décrit l’idéal d’amitié ou amitié parfaite selon Aristote et Thomas, l’étude de la vertu d’affabilité, ou amitié imparfaite, fournit certains éléments de réponse à la question posée par cette étude. Comprise comme vertu de l’amour universel, amor generalis, naturellement éprouvé envers le genre humain, la vertu d’affabilité est intégrée par Thomas à l’exercice de la vertu de charité, grâce à la réflexion d’Augustin.

‚Schopenhauer et Leibniz traitent en manière contraire le problème du mal et de la théodicée. L'origine de cette contrariété est une compréhension très différente du principe de la raison suffisante. Pour Leibniz ce principe est le „grand principe“ de la connaissance de Dieu et de la béatitude éternelle des créatures, pour Schopenhauer ce principe nous mène à une négation radicale de toute théodicée. En ce sens Leibniz et Schopenhauer se présentent comme „antipodes“ fondamentales.

Le soubassement dynamique et affectif du système, la recherche de la jouissance éternelle d'une joie suprême, l'affirmation que toute idée en tant qu'idée est une force polarisée, l'enracinement du désir dans une forme d'inconscient, l'identification du mal à l'absurde, l'achèvement de l'Éthique en gnose, etc. sont autant d'intuitions et d'élans, qui, s'ils ont été formulés logiquement et rationnellement par leur auteur, n'en dessinent pas moins les contours d'un irrationalisme latent dans le spinozisme.

Spinoza formule ainsi l’une des dernières propositions de l’Éthique, la 39e de la cinquième partie : « Qui a un corps apte au plus grand nombre d’actions, a un esprit dont la plus grande partie est éternelle. » Par rapport à ce qui a été dit de l’unité de l’esprit et du corps humains depuis la deuxième partie, cette proposition semble aller de soi : qui a un corps puissant aura des affects conformes à l’ordre de l’entendement, et donc (...) aura un esprit également puissant, c’est-à-dire éternel. Toutefois, une telle proposition n’en est pas moins étrange par rapport à l’ordre concret du salut qui, dans l’Éthique, en tant que béatitude ou connaissance du troisième genre, est uniquement d’ordre intellectuel. Y aurait-il donc un autre salut par le corps que Spinoza ne décrit pas mais qui aurait spinozistement un sens? Et si oui, comment parvenir ainsi à « se sauver » en réformant primordialement non son âme mais son corps? L’ensemble de cet article tente de répondre à cette question. (shrink)

Averroès, musulman andalou du XIIe siècle, discute le " De anima " d'Aristote dans une approche rationalisante du rapport entre religion et philosophie, entre étude de la vérité révélée et surnaturelle, et étude démonstrative de l'univers. La béatitude spirituelle de l'homme est décrite dans le Coran. En philosophie, elle serait l'union de son intellect à l'intellect agent universel.

The author interprets the ethical theory of St. Thomas Aquinas as a kind of deontological intuitionism. Although the concept of the supreme good or beatitude does not serve as the criterion of right action, it is shown that it does play an important role as a guiding and unifying thread in the life of the human agent.

Eternal recurrence and the principle of economy in Nietzscheʼs thought. This paper explores the place that the principle of parsimony occupies in Nietzscheʼs thought. I argue that the principle of parsimony is one of the criteria that allow Nietzsche to organize the many different interpretations available to us into a hierarchy. The question is whether Nietzsche can justify the use of this principle without making it a petitio principii. Oddly enough, it seems that eternal recurrence has a role to play (...) in this context. The most important problem Nietzsche has to confront is the problem of circularity. Bringing together Nietzsche’s specific conception of truth with the problem of eternal recurrence allows us to recognize that circularity provides for access to a higher density of the real. (shrink)

In this paper we examine the idea of beatitudo in Duns Scotus. We begin with the Quaestiones super libros metaphysicorum, where the Doctor Subtilis presents a conception of the act of intellective knowledge through the natural meaning of beatitude. Taking up the famous incipit of the Metaphysics, Duns Scotus develops the idea of a maximum desiderium and a maxima scientia as a way of human and natural perfection. In conceiving this desiderium naturale as form of ultimate realization, he sees it (...) as similar to the knowledge of immaterial substances in statu viae. His definition of beatitudo also disagrees with the Thomist doctrine, developing it a priori as a cognitio intuitiva, making it possible for humans to achieve happiness in statu viae. In contrast, in Ordinatio IV, dist. 49, Scotus emphasizes the value of beatitude in its ethical and theological sense, taking recourse to the Augustinian and Boethian definitions in order to understand its nature as the full expression of the intellective, volitional a... (shrink)

Dans « L’éternel retour et la pensée de la mort », la pensée nietzschéenne de la mort est interrogée dans l’horizon de sa promesse. Il s’agit de mettre en évidence comment la « prophétie » de l’éternel retour, si elle existe, n’est rien d’autre que l’annonce d’un autre rapport à la mort – d’une autre façon, plus qu’humaine, d’affronter simultanément l’expérience de la finitude et l’épreuve du deuil.In der folgenden Ueberlegung über « Ewige Wiederkiehr und Denken über den Tod » (...) wird die Gesinnung Nietzsche’s über Tod in der Perspektive seines Versprechens. Es handelt sich dabei auszulegen, dass die « Prophezeiung » der ewigen Wiederkehr, wenn sie besteht, nichts anderes ist, als die Verkündung eines anderen Verhältnisses zum Tode nach einer mehr als menschlichen, verschiedenen Weise, welche erlaubt, sich dem Erlebnis der Endlichkeit und der Probe des Trauerns zugleich zu stellen. (shrink)

Cette courte note tente de comprendre l’étrange proximité de Nietzsche et de Bataille en la situant au niveau d’une expérience identique, celle d’un saut : éternel retour et non-savoir.

This article assesses the use of the Sermon on the Mount, especially the beatitudes, by mendicant preachers in the later Middle Ages. Focusing on Francis of Assisi, Bonaventure, Thomas Aquinas and Bernardino of Siena it examines how the beatitudes were employed by preachers in their sermons and teachings. Through an analysis of mendicant usage of the beatitudes, aspects of the practical and moral applications of the Sermon on Mount in the Middle Ages are examined and put into historical and theological (...) context. (shrink)

Este texto pretende indicar alguns aspectos da trajetória da noção de beatitude, de Agostinho a Descartes. Através da transformação semântico-conceitual da expressão homo capax Dei, podemos observar que, de Agostinho a Tomás de Aquino e deste a Suarez e a Descartes, a beatitude vai progressivamente deixando de ser entendida como capacidade de “conter” Deus e torna-se cada vez mais a capacidade racional - “natural” - de “pensar” Deus.

L'article montre que l'allongement de l'espérance de vie en bonne santé pourrait bouleverser le schéma actuel de remplacement des générations et aboutir à une modification profonde de la répartition des activités humaines entre formation, production et loisirs.

Can philosophy be a source of hope? Today it is common to believe that the answer is no - that providing hope, if it is possible at all, belongs either to the predictive sciences or to religion. In this exciting and simulating book, however, Alexander Douglas argues that the philosophy of Spinoza can offer something akin to religious hope. Douglas shows how Spinoza is able, without appealing to belief in any traditional afterlife or supernatural grace, to develop a profound and (...) original theory of how humans can escape from the conditions of death and sin. Douglas argues that this theory of escape, which Spinoza calls beatitude, is the centrepiece of his entire philosophy, though scholars have often downplayed or ignored it. One reason for this scholarly neglect might be the difficulty of understanding Spinoza's theory, which departs from the standard doctrines and methods of Western philosophy. Douglas's interpretation therefore seeks inspiration beyond the Western tradition, drawing especially on the classical Daoist text Zhuangzi and its commentaries. Here, Douglas argues, surprising resonances with Spinoza's core ideas can be found, leading to a new way of understanding his strange yet compelling theory of beatitude. (shrink)

Neste artigo procuro expor a forma pela qual aparece o conceito de beatitude ( _Seligkeit_ - _beatitudo_ ) no pensamento de Fichte e de Espinosa. Tendo isso em vista, ressalto a importância de considerar os fundamentos metafísicos dos seus sistemas filosóficos para poder compreender suas implicações práticas - em particular as morais e políticas - a respeito do sentido que aquele conceito adota. Assim, pretendo analisar a metafísica fichteana do ansiar ( _Sehnen_ ) como base da sua concepção da beatitude (...) em um sentido moral, ao mesmo tempo que buscarei, em um sentido filosófico-histórico, confrontar essa perspectiva com a ideia espinosana de uma _beatitudo,_ que, deixando de lado a moralidade, uma vez que para ele a política assume um papel primário na existência humana, de um ponto de vista fichteano só poderia ser considerada como irracional e dogmática. O confronto entre ambos os pensadores pretende favorecer a compreensão tanto de suas posições sobre o tema como dos seus sistemas filosóficos _per se._. (shrink)

Le ton préremptoire de Nietzsche lorsqu'il condescend à parler d'autres penseurs et le style provocateur dans lequel il mesure son propre génie ont rendu ses critiques timides; on le menage comme s'il allait se lever pour écraser son interlocuteur sous les invectives. Tout en assurant qu'il est inimitable et n'a point fait école, ses grands commentateurs se veulent d'abord ses disciples. Us entretiennent un nuage de sacralité autour de textes dont il devient difficile d'aborder l'analyse. Nietzsche a le droit de (...) se contredire, de se tromper sur l'étymologie, d'ignorer la recherche historique érudite de son temps, de ne jamais citer dans le texte les auteurs qu'il attaque, de malmener telle ou telle théorie scientifique: sa hauteur de vue sauve tout. Mais à quel titre les ceuvres de Nietzsche pourraient-elles sérieusement échapper à un regard rigoureux, visant un objet linguistique precis, daté et done assignable dans une tradition? Suffit-il que Nietzsche ait renié d'avance toute interprétation et souhaité de rester incompris? Cela ne paraît ni nécessaire, ni suffisant. (shrink)

« L’autodétermination du maintenant éternel» est un essai central portant sur une question qui ne cessa de préoccuper Nishida tout au long de sa carrière, celle du temps et, corrélativement, celle du soi véritable. L’analyse de la temporalité à laquelle il procède constitue l’un des apports majeurs de sa philosophie sur la scène de la philosophie contemporaine. L’inspiration platonicienne et le rapport constant à Augustin sur ce sujet conduisirent Nishida à approfondir considérablement sa «logique du basho» ou du lieu et (...) à réinterpréter en retour de manière «englobante» la temporalité. Pour lui, tout ce qui est se situe dans le temps, forme fondamentale de la réalité. Or, le temps se situe dans le présent. À partir de cet acquis, Nishida élargit encore plus sa perspective en établissant que le présent lui-même se situe dans le soi. En réalité, le véritable soi n’est autre que le soi présent. Le stade suivant, le plus englobant de tous, est celui du maintenant éternel, dans lequel tourne le temps. Il résulte de la temporalité «englobante» de Nishida une conception du présent qui met l’accent sur le rapport à l’histoire, sur un soi plus fondamental et éthique, de même que sur le thème de l’altérité. (shrink)