Clio 26:37-60 (
2007)
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Abstract
La clôture des religieuses et les rapports de genre dans les couvents italiens (fin XVIe – début XVIIe siècle). L’article examine les changements dans les rapports de genre introduits par les normes du Concile de Trente sur les religieux, en particulier celles concernant la clôture des moniales. À Florence et Bologne prises comme terrains d’observation, les correspondances de l’archevêque Alessandro de’Medici avec le monastère florentin des Murate (1579-1606) et de l’archevêque de Bologne Ludovico Ludovisi avec ses vicaires (1624-1627) permettent de discuter la “perméabilité” de la clôture, un concept avancé par la critique récente. Les règles de la clôture n’ont interrompu ni les rapports étroits des monastères avec la cité et la société, ni la présence dans les couvents de filles à éduquer, veuves et femmes en rupture de ban conjugal, mais elles ont fortement réduit l’autonomie des religieuses, en déléguant aux évêques et à la Congrégation romaine sur les Religieux le contrôle de l’entrée dans les monastères. Les effets de la clôture tridentine à l’intérieur des monastères se traduisent par des changements significatifs dans la hiérarchie des offices, l’organisation de la communauté par classes d’âge et l’orientation des affects vers des personnes du même sexe. En ce qui concerne les rapports de genre, enfin, le rôle des confesseurs, référents masculins privilégiés des nonnes (que ce soit sur le plan spirituel ou sur celui des équilibres internes du monastère), se renforce.