Abstract
Simone Weil considère Platon, Descartes et Kant comme les trois plus grandes figures de l’histoire de la philosophie et elle ne cesse de les lire et interpréter d’une manière novatrice et originale. L’intuition fondatrice de sa réflexion est l’autonomie cartésienne de la pensée qu’elle « applique » à la vie sociale, notamment au travail, à travers la relecture de l’aliénation marxienne. Quant à la pensée de sa maturité, elle a, comme un de ses thèmes centraux, l’enseignement kantien sur la finalité sans fin qui, ressourcé auprès de Platon, se trouve transposé de catégorie esthétique en doctrine morale.Simone Weil helds Plato, Descartes and Kant, the three greatest philosophers of all times and she reads and interprets their thought unceasingly. The initial intuition of her thought is the teaching of Descartes on the autonomy of the human mind, « applied » to society, especially to labour, via the marxian concept of alienation. Her mature thought is deeply influenced by Kant’s purposiveness without an end, an esthetical category which, reinterpreted over against Platonic themes, becomes a moral doctrine