Axiologisch-strukturele kenmerken Van de mythe

Tijdschrift Voor Filosofie 41 (1):68 - 82 (1979)
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Abstract

Dons cet article nous avançons les caractéristiques axiologico-structurelles du mythe afin de combler une lacune dans la bibliographie très vaste sur Ie mythe. Cette problématique n'a jamais été traitée de façon explicite et il a fallu réunir plusieurs études, fragmentaires à ce propos, pour constituer une liste -tendant à l'exhaustivité -des traits essentiels du mythe. 1. Le premier trait que nous avons dégagé, est la nature sacrée du mythe, qui le distingue des autres genres littéraires. Le mythe renvoie à ce qui dépasse l'homme : le Surnaturel ou le Sacré, qui fonde ce monde. 2. Le récit mythique se déroule dans un temps non historique, métahistorique : un „avant-temps”. Le mythe veut exprimer et communiquer cette révélation surnaturelle, qui se situe aux origines de l'histoire. C'est le rapport entre le temps de la récitation du mythe et cet avant-temps qui est propre au mythe, et qui lui permet d'instaurer la réalité à chaque nouvelle récitation. 3. Le mythe, parole de l'origine sur l'origine, est anonyme, mais s'adresse à tous. Le mythe appartient à la collectivité: chaque membre doit être initié à l'univers mythique de sa société. 4. Le mythe a une valeur exemplaire : l'homme doit modeler sa conduite sur celle des dieux, dont l'intervention dans le monde est racontée dans les mythes. Le mythe devient ainsi un paradigme ou un archétype normatif, susceptible d'être réactualisé sans cesse. 5. Le mythe doit être envisagé en relation avec le rite, cor ils sont les deux faces dialectiques de la même réalité. Cette unité indissociable se retrouve telle quelle dans les cultures qui ne connaissent pas (encore) le signe écrit. Le rite participe aux caractéristiques du mythe : c'est un acte paradigmatique, qui sert à actualiser l'événement primordial. Le mythe - récit - doit être récité et effectué pour s'imposer „hic et nunc” à l'homme. Le rite n'épuise jamais la sémantique de l'événement primordial, mais le rend présent dans sa possibilité d'être réitéré. La coïncidence du mythe et du rite signifie alors la „recuperado” complète de l'événement fondateur et instaurateur de cette réalité. 6. Le dernier trait que nous avons retenu est la vérité du mythe, caractéristique très discutée. Selon F. W. J. Schelling, dans sa Philosophie der Mythologie, on peut adoptertrois types d'attitude à l'égard des récits mythiques : une première position consiste à n'y voir que des inventions, des fabulations dénuées de toute véracité. Elle implique une distinction sévère entre pensée mythique et science, en faveur de cette dernière. La seconde attitude est moins négative : les mythes sont considérés ici comme des récits porteurs d'une vérité cachée, voilée. Pour atteindre celle-ci, on propose une interprétation allégorique du récit. La trosième position est celle que Schelling lui-même a adoptée : le mythe est considéré comme l'expression non rationnelle de vérités qu'on ne peut atteindre que par une intuition immédiate. La valeur de vérité du mythe possède une „unbedingte Eigentlichkeit”. Sa vérité aurait donc un caractère „métalogique”. Les historiens de la religion ont essayé de mettre en lumière cette vérité primordiale -nullement comparable à la vérité logique ou historique - que manifestent les mythes : le mythe est „vrai” parce qu'il rend compte d'une réalité existante, hic et nunc. Si la vérité du mythe n'est pas logique, ce n'est que par un acte de foi qu'on puisse la reconnaître. La première, la deuxième et la sixième caractéristique permettent de distinguer le mythe de genres narratifs voisins, tels que la fable et la légende. Le mythe se distingue des deux par son caractère sacré. D'autre part il partage avec la fable son déroulement dans un avant-temps („in ilio tempore”) non historique. Enfin, le mythe peut être rapproché de la légende : tous deux proposent une vérité qui n'est ni logique ni historique. Dans notre conclusion, nous insistons sur la réalisation modale de ces caractéristiques. Il s'avère que ces caractéristiques ne sont pas rapportées de façon constative dans le mythe, mais qu'elles sont engendrées de façon performative dans et par le mythe

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