Toulouse: Ombres (
1999)
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Abstract
L'espace-temps du cinéma est un piège, une bonne occasion d'ouvrir, une fois encore, la retraite de l'espace à l'empire du temps. La peinture n'avait pas le temps, le cinéma l'a pris. La " théorie ", avec André Bazin, a, pour mieux assurer cette propriété, inventé le " hors-champ ". La pensée, aujourd'hui, doit se soumettre à la règle de cette ordonnance sous peine de se retrouver " hors-jeu ". Mais le cinéma, lui, obéit-il à cette loi paternelle? Que fait-il lorsqu'il s'échappe dans la cour de sa récréation? Renoir, lorsqu'il a couru tout autour de la cour, dans Le Crime de monsieur Lange, et Hitchcock, lorsqu'il a, dans Fenêtre sur cour, condamné l'imprudence d'un homme qui, à la lettre, se mêlait de ce qui ne le regardait pas, avaient-ils l'œil ailleurs? Ou encore, avec Lang ou Straub, n'avaient-ils pas compris qu'il était plus important de rajouter un " hors-d'œuvre " à leur menu que de contempler voire d'adorer la Tunique " sans couture " de la réalité?