Paris: Hermann (
2014)
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Abstract
Sous l'Ancien Regime, les champs semantiques de la preuve sont aussi complexes et plastiques que ses usages. La notion circule et innerve des pratiques tres diverses, parfois de maniere inattendue. La plaidoirie ou le requisitoire reorganisent les faits, creant des fables qui s'eloignent quelquefois de la realite et qui tendent a transformer la verite en mensonge et le mensonge en verite. Ces ressorts sont aussi ceux de la fiction qui exploite toutes les ressources de la probation ou preuve et signe viennent a se confondre. Dans d'autres domaines, pour assurer le passage de liaisons necessaires entre des elements divers qui conduisent a la certitude, a l'analyse morale qui s'appuie sur des relations probables pour etablir l'innocence ou la culpabilite, il faut s'etre approprie un art de la demonstration qui, ayant traverse la metaphysique et les mathematiques, parvient au droit. Ce passage-la marque le role historiquement grandissant de la probabilite dans la prise de decision et dans la conception de la verite. Le present volume interroge les lineaments semantiques et les usages de la notion de preuve, du XVIe au XVIIIe siecle, essentiellement en France et en Grande-Bretagne. Les etudes qui le composent suggerent que ces divers usages constituent l'un des aspects du long processus de division des savoirs. Jean-Pierre Schandeler est charge de recherche CNRS a l'IRCL. Ses travaux portent sur les rapports entre l'histoire et les sciences morales et politiques au XVIIIe siecle. Nathalie Vienne-Guerrin est professeur a l'universite Paul-Valery Montpellier 3, specialiste de Shakespeare. Elle dirige l'Institut de Recherche sur la Renaissance, l'age Classique et les Lumieres (UMR 5186 du CNRS).