Abstract
„Le grand Pan est mort”, „Dieu est mort”, sont des paroles bien connues depuis longtemps. Mais au cours des dernières années, le thème de „la mort de Dieu” jouit d'une actualité exceptionnelle, plus encore dans certains milieux de théologiens voire même dans le grand public, que dans le monde philosophique proprement dit. Nous avons voulu relever la problématique qui se cache sous ces paroles. Il va de soi qu'elle n'est pas simple. C'est au fond celle de toute la philosophie actuelle concentrée autour du problème de Dieu. Nous avons cru toutefois, pouvoir ramener les conceptions sur „la mort de Dieu” aux thèmes suivants : Tout d'abord, en réaction contre toutes sottes de fausses images ou représentations du Transcendant, une forte préoccupation à mettre en évidence la relativité et le caractère humain de tous nos discours sur Dieu, pour retrouver le sens de son mystère en le soustrayant à toute espèce de profanation. Un second thème est le silence sur Dieu. Des raisons très différentes amènent plusieurs auteurs à juger qu'il vaut mieux, au moins provisoirement, ne plus parler de Dieu, pour ne pas continuer inévitablement la profanation par des discours indignes, ou pour le simple motif que nous ne savons plus quels noms Lui donner. Un troisième thème est celui du silence de Dieu Lui-même, ou son obscurcissement (Gottesfinsternis) selon l'expression de Martin Buber. Le quatrième enfin nie tout simplement l'existence de Dieu. Le théologien américain, Paul Van Buren, estime que le christianisme doit, dès à présent, se passer de Dieu. Tout comme l'astrologie a été réduite à l'astronomie, la théologie traditionnelle doit subir, sans regret, la réduction à une théologie sans Dieu. Le motif de cette option est simple : c'est le fait d'élever au rang d'axiome indiscutable, le principe de vérification de tendance néopositiviste d'une philosophie analytique anglo-saxonne. C'est moins explicitement, la canonisation comme la vérité absolue de la vision scientifique et technique de notre monde actuel