Abstract
RésuméLa notion de «rationalité de l'Univers » a varié au cours du temps, le long dialogue de l'esprit et de la nature ayant toujours abouti à ce que Le Roy appelait « l'évolution de l'évidence et la plasticité de la raison ».L'échec de l'explication mécanique de l'Univers a conduit James Jeans à déclarer que le monde ressemble plutôt « à une grande pensée » qu'à une grande machine », car on ne peut en donner qu'une description mathématique. En réalité, la physique moderne n'est ni plus ni moins mathématique que l'ancienne; elle est seulement plus générale. James Jeans confond les mathématiques pures et les mathématiques appliquées.Eddington prétend déduire les lois générales et les constantes physiques de la nature de considérations épistémologiques a priori. C'est un retour à Kant. Malheureusement les postulate dont il part comme évidents n'ont point paru tels au XVIIe siècle et n'ont été admis que sous la contrainte de l'expérience. Sa théorie ne prévoit ni les neutrons ni les mésons. Elle est vouée à l'échec.La possibilité de trouver un formalisme mathématique applicable à un domaine expérimental ne préjuge en rien la rationalité de l'Univers, car un mathématicien habile sera toujours capable de faire rentrer même un monde « erratique » dans un vêtement mathématique approprié