Abstract
La métaphysique de Leibniz revue par Wolff est débattue dans la correspondance qu'entretiennent Voltaire et Frédéric, futur Frédéric II. Ce dernier tente d'initier et de convertir Voltaire au wolffisme. Même s'il la prétend remarquable, Voltaire estime peu la méthode wolffienne. Refusant le fidéisme à la Bayle, Frédéric ne se résout pas à renoncer volontairement aux connaissances que l'on peut acquérir par le raisonnement. Selon Voltaire, les vérités métaphysiques demeurent inaccessibles. La seule position défendable s'avère donc être le scepticisme métaphysique. Frédéric l'admet: après avoir étudié les sciences et observé l'esprit des hommes, l'inclination au scepticisme est naturelle. Ainsi, le débat sur les monades a conduit Frédéric à dénier son wolffisme antérieur: il est prêt à devenir le parfait despote pragmatique et réaliste, disciple des Lumières françaises.