Abstract
Dans un contexte d’invisibilisation de l’histoire palestinienne et de négation même de l’existence du peuple palestinien par l’occupant israélien, le fait de se rendre visible aux yeux du « monde » est en soi un acte politique, et tout artiste palestinien semble devoir être, en ce sens, « engagé », parfois malgré lui. Ma contribution se penche sur cette injonction au politique dans la pratique d’acteurs et actrices palestiniens de la danse. Elle s’appuie sur une recherche ethnographique multi-située et digitale menée durant quatre ans dans les studios, les théâtres et les festivals de danse en Palestine, en Israël et en Europe. J’avance que le politique, dans la pratique des acteurs de ma recherche, ne s’avère pas toujours une question d’« engagement », mais découle aussi d’une pression sociale liée au contexte palestinien, tout comme de politiques culturelles européennes et de programmes d’aide au développement porteurs d’une vision de l’art comme nécessairement « utile ».