Abstract
Grâce à l’analyse de quatre autobiographies de femmes de ménage écrites entre 1975 et 2012, cet article interroge la manière dont le régime temporel propre à une activité professionnelle contribue à la définition de la structure du récit autobiographique. Il s’agit d’analyser les nouvelles rhétoriques développées pour raconter l’histoire d’une vie dans laquelle l’axe de la narration est ancré sur un rôle social particulier et se définit par une activité spécifique : faire le ménage chez les autres.Le choix du corpus d’analyse nous permet de mettre en perspective diverses expériences de femmes de ménage. On s’appuiera ainsi sur les autobiographies de Maria Arondo et Fatima Elayoubi, ayant respectivement migré en France depuis l’Espagne et le Maroc. Mais aussi sur les récits de Louise Rafkin et Isaure qui, dotées d’une formation en lettres, décident d’entreprendre l’aventure de devenir femme de ménage pour la raconter. Malgré leurs différences, ces expériences singulières ont des points communs et soulignent, chacune à leur manière, la particularité de cette relation de travail