Abstract
Dans cet essai, je me concentre sur le débat entre nativistes et empiristes au sujet des origines de la morale : la morale serait-elle innée, là depuis la naissance, ou serait-elle un produit de la culture, acquise par le biais d’un conditionnement social ? Nous verrons que cette question soulève d’importants problèmes conceptuels, notamment celui de savoir ce que l’on entend ici par ‘morale’. Des considérations méthodologiques seront également soulevées : quels types de données peuvent montrer que le nativisme (ou empirisme) moral est vrai ? Quelle forme une théorie nativiste doit-elle prendre afin de rendre compte de la complexité du phénomène moral ? En conclusion, je suggère qu’étant donné le caractère double de la morale (à la fois produit de l’évolution et de la culture), il serait peut-être envisageable de laisser tomber la bonne vielle dichotomie entre inné et acquis.