Abstract
Le corps est souvent vécu dans une confrontation entre un intérieur et un extérieur qui se fait au détriment d’une perception hétérogène ou diversifiée du corps puisque l’âme devient alors la prison du corps. Trop souvent, en effet, le corps de l’enfant est rabattu sur une vision biopolitique de l’enfance comme état, âge, ou moment transitoire mineur dont il faut évacuer l’inachèvement par une biopolitique de maturité, de disciplinarisation continue, d’éducation normée, pour en évacuer la part maudite non réductible aux impératifs de contrôle par le monde adulte. Ainsi, l’enfant est écrasé par une vision érotique, médicale, esthétique, donc fortement historicisée de son être-au-monde. La fête des morts au Japon est devenu la fête des enfants ; elle révèle les ambigüités de cet état d’enfant : le corps de l’enfant est assigné à résidence et la liberté désirée de l’enfance est cependant étalée sur toutes les surfaces sociales de la société civile et religieuse. Une philosophie des âges de la vie doit nécessairement prendre en compte l’anthropologie historique du corps et de ses limites pour comprendre ses modalités d’expression possible.