Abstract
Bien étudiée par les sociologues nord-améri-cains, spécialement par des féministes, la problématique des femmes battues qui tuent appelle une compréhension clinique. Centré sur huit cas, cet article montre comment leur aptitude à la symbolisation a été systématiquement entravée. Grandissant dans des familles où les femmes étaient strictement confinées à la sphère domestique, où un strict contrôle de leur sexualité n’empêchait pas de sévères négligences, qui parfois allaient jusqu’à les exposer à des abus sexuels, elles ont été confrontées à un véritable interdit de s’appartenir. Essentiellement, ces femmes ne se sont senties protégées ni réellement par la constance de leurs parents, ni affectivement par leur bienveillance, ni symboliquement par leur soumission à la Loi.