Abstract
Asclépius est un commentateur aristotélicien du VI e siècle après J.-C., qui – élève d’Ammonius – étudie à l’école néoplatonicienne d’Alexandrie en Égypte. Il réalise l’exégèse de divers passages de la Métaphysique dans lesquels Aristote attribue à Platon la doctrine de l’existence de substances mathématiques séparées (avec une position intermédiaire entre les substances intelligibles et les sensibles) et, en même temps, la critique fortement. Asclépius a une attitude de conciliation entre les perspectives platonicienne et aristotélicienne. D’une part, il défend la doctrine de l’existence de substances mathématiques séparées du monde sensible et supérieures à lui, et ce faisant il s’aligne sur la défense de la doctrine platonicienne déjà opérée par les néoplatoniciens Syrianus et Proclus. Cependant, d’autre part, il adopte aussi la position aristotélicienne et celle d’Alexandre d’Aphrodise, si bien qu’il existe aussi des entités mathématiques qui ne sont pas des substances, mais des caractéristiques mathématiques formelles immanentes au sensible. Enfin, les entités mathématiques sont aussi de simples concepts mentaux obtenus par abstraction du sensible. En parlant d’entités mathématiques non substantielles, Asclépius s’aligne sur Aristote et son commentateur peripatéticien Alexandre. Asclépius, grâce à une vision hiérarchisée de la réalité, peut admettre trois types d’entités mathématiques, de sorte que chaque type inférieur est une copie atténuée de celui qui lui est supérieur.