Clio 13:135-144 (
2001)
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Abstract
L’article retrace le parcours biographique et littéraire de trois lettrées vénitiennes de la fin du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe et tente d’éclairer leur contribution à une réflexion sur le statut d’écrivaine. Bien que leurs destins de femmes – milieu et place dans la société – et leurs choix d’écriture divergent, Moderata Fonte, Lucrezia Marinella et Arcangela Tarabotti élaborent une pensée similaire sur la question. Leur expérience personnelle – conditions d’étude et accès à la publication – est le point de départ de leur méditation. Dans les écrits qu’elles nous ont laissés, elles dressent un constat sombre et pessimiste : l’hostilité souvent violente de la société et des représentants de la culture rend impossible, sauf pour de rares exception dont elles font partie, la pratique féminine de l’écriture. La dénonciation d’une situation d’inégalité criante entre les hommes et les femmes, s’accompagne de l’ébauche d’un projet de réforme sociale prévoyant le libre accès des femmes à l’étude.