Loi d'Érétrie contre la tyrannie et l'oligarchie (première partie)

Bulletin de Correspondance Hellénique 125 (1):195-238 (2001)
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Abstract

Découverte près d'Alivéri en Eubée, cette importante inscription du milieu du IVe siècle av. J.-C. est demeurée longtemps inédite. Il s'agit d'une grande stèle amputée en haut et à gauche, où se lisent encore 35 lignes gravées stoichédon (à raison de 51 lettres par ligne après restitution). Sur la base du lieu de trouvaille, de la langue et du contenu, on peut rapporter à la même stèle le fragment IG XII 9, 190, en dépit du fait que ce petit morceau — perdu depuis longtemps — n'a pas été présenté comme un texte stoichédon par son unique copiste. Ce rapprochement permet de restituer le frag ment en question (A) plus sûrement qu'on n'avait pu le faire jusqu'ici : c'est le début de la loi, avec l'énoncé des récompenses prévues pour le tyrannoctone, modulées en fonction de son statut politique et social. Le texte du nouveau morceau (B) se compose lui-même de deux sections distinguées par une asyndète significative. La première section (1. 1-17) comporte une série de clauses ayant pour objet la protection de la constitution démocratique contre toute tentative de mise en place d'un régime tyrannique, notamment par le biais d'une motion subversive : le contrevenant se verra non seulement privé de ses droits civiques (discussion sur la notion d'atimia à cette date) et de ses biens (confiscation par l'État — avec une dîme pour Artémis Amarysia, dont la prééminence dans le panthéon érétrien est ainsi confirmée), mais proscrit à perpétuité (interdiction d'inhumer ses restes dans l'Érétriade ou Érétrias gê; impunité et même récompense accordées à son meurtrier). Cette première section s'achève par une imprécation solennelle visant à décourager toute atteinte contre les dispositions de la loi elle-même (rôle intéressant des prêtres et des prêtresses — avec le mot rare, sinon même nouveau, hiéris pour hiéreia — lors des Dionysia et des Artémisia) ; entre les termes de cette imprécation et le libellé des grands serments « internationaux » (attestés à partir du IVe siècle précisément) il y a plus d'un point commun à relever.

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Tholos et prytanée.Jean Charbonneaux - 1925 - Bulletin de Correspondance Hellénique 49 (1):158-178.

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