Abstract
De nombreuses répliques du satyre à l'outre conservé au musée du Caire étaient connues jusqu'à présent, provenant d'Alexandrie, de Syracuse, de Kertch et de Phanagoria. Il convient de leur joindre un nouvel exemplaire fragmentaire du musée du Louvre provenant d'Amisos. Il est probable que nous ayons affaire dans chaque cas à une fabrication locale. Un passage des Dionysiaca de Nonnos de Panopolis (XXIII, 148) permet sans doute de voir dans cet objet un satyre voguant sur son outre : en effet les fantassins de Dionysos sont décrits traversant l'Hydaspe, confluent de l'Indus, sur des outres gonflées d'air, mode de navigation connu par ailleurs. On peut supposer que le prototype était un satyre en bronze (peut-être un ornement de fontaine), créé sous l'influence pergaménienne, à la fin du IIIe s. ou au début du IIe s. av. J.-C. à Alexandrie, où l'expédition d'Alexandre aux Indes avait été transposée en une épopée de Dionysos. Suffisamment célèbre, il a pu donner lieu à des répliques en terre cuite, à la fois à Alexandrie, et dans divers centres liés à cette cité.