Hermes 37:143-154 (
2003)
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Abstract
L'émission de télévision française Loft Story, diffusée au printemps 2001, peut être interprétée comme le signe de l'aboutissement de la logique de l'audience dans le régime télévisuel. Nous proposons ici de montrer que le diffuseur et le producteur ont agencé une industrialisation de l'audience et orchestré une instrumentalisation de la critique. Industrialisation de l'audience en ce sens que tous les ressorts déjà expérimentés ailleurs ont été utilisés ici pour maximiser le nombre de téléspectateurs réunis devant leur écran et pour optimiser la vente de l'espace publicitaire aux annonceurs. Et surtout, instrumentalisation de la critique car la pluralité des voix qui se sont élevées pour discuter du sens social de ce programme de «télé-réalité» a tout à la fois masqué la finalité strictement économique du dispositif et participé à sa réussite.The French television programme "Loft Story" broadcast in spring 2001 can be interpreted as the ultimate illustration of the drive for high TV audience ratings. We aim to show that the broadcasters arranged an 'industrialization ' of ratings and orchestrated a reaction by critics. The ratings were industrialized in the sense that all methods previously established were used here to maximize the number of the viewers and to optimize the level of exposure of advertisements. More specifically, the orchestration of a critical reaction was illustrated in the abundance of critics ready to raise their voices to discuss the social connotations of this "reality television" programme. This not only masked the financial purpose underlying the programme but also contributed to its success