Droits de l’enfant, droits à l’enfant : les fondements éthiques de l’autorité parentale
Abstract
Malgré l’adoption de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en 1989, la question de savoir pourquoi l’enfant devrait détenir des droits fait toujours débat. En raison de sa jeunesse, l’enfant est habituellement considéré comme n’étant pas suffisamment rationnel pour détenir les mêmes droits que les adultes. Mais l’enfant est aussi reconnu comme une personne humaine dont les droits ne devraient pas être entravés. Bien que durant les vingt dernières années, les études en droits de l’enfant se soient multipliées, ce domaine de recherche ne semble plus progresser significativement. Peut-être la question des droits de l’enfant, habituellement comparés aux droits de l’Homme, pourrait-elle être différemment posée. En effet, comprendre pourquoi un enfant devrait avoir des droits implique de réfléchir à ce qui peut limiter ses droits et donc, en premier lieu, à ce qui fonde moralement les droits parentaux. Cet article réinvestit la question des droits de l’enfant à partir d’une nouvelle perspective qui n’est pas celle des droits de l’Homme, mais celle des fondements moraux des droits parentaux. Une perspective déjà adoptée au XVIIème siècle par le philosophe britannique John Locke sous la forme de la théorie de l’investissement parental.