Abstract

Un des résultats anthropologiques importants du matérialisme de Diderot et de sa critique du finalisme est la description du moi comme irréductiblement multiple. Nous analysons dans cet article les raisons et les conséquences d’une des formulations que Diderot a donnée de cette idée de moi-multiple : « C’est le rapport constant, invariable de toutes les impressions à cette origine commune qui constitue l’unité de l’animal. […] C’est la mémoire de toutes ces impressions successives qui fait pour chaque animal l’histoire de sa vie et de son soi ».One of the most important anthropological results of Diderot’s materialism and his critique of finalism is the description of the self as multiple. This paper attempts to understand the causes and consequences of one of the author’s expressions of this idea of a multiple self : « It is the unvarying constant relation of all impressions to this common origin which constitutes the animal’s unity […]. The memory of all these successive impressions is for every animal the story of his life and his self. »